Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1782, tome 2.djvu/21

Cette page a été validée par deux contributeurs.

lant l’intérieur du gosier avec la barbe d’une plume. Il ne faut pas craindre de fatiguer le malade par le vomissement ; au contraire, on doit le provoquer le plus qu’il est possible, jusqu’à ce qu’on ait appelé un médecin ou un chirurgien. Le moindre retard suffiroit pour établir l’inflammation dans l’estomac, dans les intestins, ainsi que la gangrène.

Si enfin ces substances n’émoussent pas la causticité de ce poison, on recourra à l’ipécacuanha en poudre, délayé dans un verre d’eau, sur laquelle on jettera quelques cuillerées d’oxymel scilitique ; si ce remède n’est pas assez actif, on recourra au vitriol blanc ou couperose blanche, à la dose de trente-six grains dissous dans l’eau, ou à l’émétique, à une dose un peu forte ; ce qui n’est pas sans danger.

La lessive de cendres vaudroit mieux ; par exemple, de sept à huit poignées sur une pinte d’eau : après l’avoir bien agitée avec l’eau, la laisser reposer, tirer à clair, & faire boire cette eau au malade. On peut encore employer le savon dissous dans l’eau chaude. Cette première lessive alcaline, la plus douce de toutes, seroit admirable pour neutraliser l’acide de l’arsenic, si les alcalis n’étoient pas caustiques. Il est à craindre que trouvant la membrane veloutée de l’estomac dans la plus grande irritation, ils ne l’augmentent encore ; mais aux grands maux les grands remèdes, sur-tout lorsqu’on ne trouve aucune ressource dans les autres.

Lorsque l’inflammation est à un certain degré, le vitriol blanc, l’émétique sont eux-mêmes un poison. L’eau de poulet, le petit lait, la décoction de mauve, de graine de lin, & de toutes les herbes émollientes, deviennent nécessaires, ainsi que les lavemens composés de ces mêmes substances, les fomentations sur la région de l’estomac & sur le ventre.

On a supposé, dès le commencement de cet article, que les personnes qui environnent le malade ont eu soin d’envoyer appeler le médecin ou le chirurgien, afin qu’avec des yeux accoutumés à observer, ils puissent juger sainement des symptômes, des progrès du mal, & y apporter les soulagemens convenables. Ces personnes de l’art connoîtront sans doute l’ouvrage de M. Navier, intitulé : Contre-poisons de l’arsenic, du sublimé-corrosif, du verd-de-gris & du plomb, dans lequel il donne la manière de composer un hépar, & la dose convenable au malade.


ARSEROLE, ou Arsirole. (Voyez Azérolier)


ARTEMISE. (Voyez Armoise)


ARTHITRIQUE. (Voyez Goutte)


ARTICHAUT. Les botanistes rangent avec raison l’artichaut & le cardon sous le même genre ; mais comme on écrit ici pour les cultivateurs, on traitera du second au mot Cardon. M. Tournefort place l’artichaut dans la seconde section de la douzième classe, qui comprend les herbes à fleurs à fleurons, qui laissent après elles des semences aigretées ; & il l’appelle