Cours d’agriculture (Rozier)/AZEROLE, AZEROLIER

Hôtel Serpente (Tome secondp. 111-112).


AZEROLE, AZEROLIER, arbre du même genre que l’aubépin (Voyez ce mot). M. Tournefort l’appelle mespilus apii folio laciniato & M. Von Linné cratœgus azarolus. Il en diffère par son fruit plus gros, par ses feuilles finement & profondément dentées ; elles sont plus grandes que celles de l’aubépin ; sa tige s’élève beaucoup plus haut, elle est droite, très-rameuse, ordinairement sans épines, & les fleurs sont disposées en grappes. Le fruit a un goût aigrelet, légèrement sucré ; il est rafraîchissant ; la couleur du fruit est rouge, & sa grosseur est différente suivant le terrain & le climat dans lequel l’arbre est planté ; il a une variété à fleur toute blanche, une autre dont le fruit a la forme d’une poire. La variété blanche est beaucoup moins aigrelette que la rouge. Cet arbre est indigène dans les provinces méridionales.

On greffe l’azerolier sur l’aubépin, sur le néflier, sur le coignassier, & à son tour il est susceptible de recevoir les greffes de ces arbres ; il ne vaut pas la peine d’être cultivé dans les provinces du nord, où il demande une bonne exposition ; son fruit y est coloré seulement d’un côté, & n’acquiert jamais une maturité assez parfaite, d’où dépend tout l’agrément du goût de son fruit. Dans les pays plus méridionaux, on peut en faire des haies, comme l’aubépin, ou bien le placer dans les bosquets du printems, à cause de ses fleurs, & dans ceux d’automne par rapport à la jolie couleur de son fruit. Sa graine reste quelquefois jusqu’à la seconde année sans lever. La confiture faite avec l’azerole est très-agréable & approche beaucoup de celle d’épine-vinette.