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l’avons décrit plus haut ; & au lieu de conserver l’ouverture qui se trouve à l’extrémité du tube, plongée dans une cuvette, on ferme cette ouverture lorsque le mercure a bouilli dans le tube, & on en ouvre une autre latérale à un demi-pouce au-dessus. On plonge ce tube rempli de mercure dans une cuvette cylindrique d’environ deux pouces de profondeur ; on remplit cette cuvette jusqu’à quelques lignes près de son orifice, & on la recouvre avec une peau, ou avec un couvercle de bois percé d’un petit trou que l’on bouche avec une cheville lorsqu’on ne fait pas d’usage de l’instrument ; il devient portatif sans autre préparation. On conçoit en effet qu’il sera portatif dès qu’on pourra le mouvoir en tout sens, sans que l’orifice qui communique du tube à la cuvette se trouve à découvert, & tant qu’il refusera passage à l’air qui pourroit s’introduire dans la colonne de mercure. Or la construction donnée produit cet effet. Quelque degré d’inclinaison, quelque situation qu’on fasse prendre au tube, son ouverture latérale sera constamment recouverte de mercure, & conséquemment refusera passage à l’air ; on pourra même le renverser impunément, l’étranglement de la partie supérieure empêchera que le choc du mercure contre la voûte du tube ne le casse.

Nous ne pouvons terminer cet article du baromètre sans dire un mot de son phosphorisme. Si l’on agite dans l’obscurité un baromètre bien purgé d’air, on apperçoit une lueur intérieure qui suit la colonne de mercure dans sa chute. Les anciens physiciens, comme Bernoulli, Hartsoeker, de Mairan, bâtissent différens systêmes pour expliquer ce phénomène si simple qui dépend de l’électricité seule. Le mercure frottant contre les parois du tube, l’électrise de la même manière que les coussins, par leur frottement, électrisent le plateau ou le globe électrique. M. M.


BARRAGE DES TONNEAUX. (Voyez Tonneau)


BARRES. Espace compris entre les dents machelières & les crochets du cheval. Les barres ne doivent être, ni trop hautes, ni trop basses ; la sensibilité & la délicatesse accompagnent ordinairement le premier de ces défauts ; elles sont d’ailleurs, & alors, plus exposées à l’action de l’embouchure, parce que la langue de l’animal n’en partage point, ou en partage très-peu l’impression. Ces sortes de barres sont aisément endommagées ; nous voyons même que cette hauteur excessive & superflue les rend incapables du plus léger appui. Que si quelquefois des chevaux en qui ces parties péchent par le trop d’élévation, ont néanmoins la bouche dure, cette dureté ne peut être que l’effet des cicatrices & des sortes de calus qui ont suivi les meurtrissures, & les plaies occasionnées par des embouchures mal ordonnées, & assez souvent par la dureté des mains ignorantes & cruelles du cavalier ; aussi est-il très-essentiel de ne pas négliger, dans le choix qu’on fait d’un cheval, (voyez Cheval) de voir si les barres sont calleuses ou entammées, ou même rompues.