Page:Revue des Deux Mondes - 1893 - tome 119.djvu/570

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LA
FRANCHE-COMTÉ

QUATRIÈME PARTIE[1].


XIII. — UN MOIS À TRAVERS LA COMTÉ, LES INDUSTRIELS DE SAINT-CLAUDE, MOREZ ET SEPTMONCEL.

« Ce pays, bien doré comme le Pérou, emperlé comme l’Inde, fourré comme la Tartarie, armé comme la Perse, enviné comme Candie, bien arrousé comme l’Espagne, bien trafiqué comme les Pays-Bas, bien mignardé comme l’Italie, bien engrainé comme la Gaule, peut dire que cela lui appartient comme une simple libéralité terrestre ou corporelle. » Et si n’en croyez Gollut, ce Marseillais de Pesmes, venez vous assurer qu’il n’exagère pas trop ; mais si vous appartenez à cette race de touristes échevelés auxquels les bottes de sept lieues du petit Poucet ne suffisent point, que la hantise des espaces infinis enivre, et qui croient n’avoir rien fait tant qu’ils n’ont pas exécuté le tour de la machine ronde, si vous mesurez le plaisir du voyage à la fatigue ressentie, aux dangers, aux obstacles affrontés, ou bien encore, esclave de la mode, si vous partez par genre, comme on va à l’Opéra, pour dire que vous avez vu cela, parce que le site est célèbre et que vos amis l’ont vanté, alors ne

  1. Voyez la Revue du 15 mai, du 1er  juillet et du 15 août.