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tiers livre, t. ii, p. 174-181

Un de ces instruments est exposé au musée de Cluny.

L. 9 : Chien chié chanté. Voyez ci-dessus, p. 78, la note sur la l. 26 de la p. 22.*

* C’eſt bien chié, chanté. On trouve : « C’est bien chié ! » comme une sorte d’exclamation, dans la Farce de Jolyet (Anc. Th., franç, t. I, p. 56). Ici le buveur dit chié au lieu de chanté, puis se reprend. Ce quolibet se retrouve dans des Couplets de Beaumarchais pour la fête de M. Lenormant d’Étioles :

Vlà-t-i pas qu’eſt bien chié ! (chanté).

L. 18 : La gibbeſſiere de mon entendement. Voyez ci-dessus, p. 99, la note sur la l. 13 de la p. 54.*

* En la gibbeſiere de ma memoire. Ces périphrases ampoulées étaient fréquentes chez certains prédécesseurs de Rabelais. Jean de Garlande dit, dans la préface de son Dictionnaire composé au XIIIe siècle, que cet ouvrage est un recueil des mots que l’écolier doit garder dans « l’armoire du cœur (in cordis armariolo). » Roger de Collerye dit aussi : « L’armoire de mon eſprit. » (Œuvres, 1855, p. 48. Biblioth. elzévir. et Villon, dans le Petit testament (p. 18) :

Lors ie ſenty dame Memoire
Reſcondre & mectre en ſon aulmoire
Ses eſpeces collaterales.

Bouchet s’est rappelé la plaisante expression de Rabelais : « Ce ieune Medecin mettant cela en la gibbeſiere de ſa memoire… » (Dixieſme ſeree. Éd. Lemerre, t. II, p. 213)

Page 175, l. 15 : Par leurs parolles. Allusion au proverbe : « On prend les taureaux par les cornes et les hommes par des paroles. »

Page 178, l. 14 : Appellé Fatuel. De fatum destin. Voyez Servius sur le v. 47 du liv. VII de l’Énéide.

L. 29 : Seigny Ioan. Voyez la Table des noms. Le conte qui suit forme la 9e nouvelle des Cento nouelle antiche, qui a pour titre : Qui ſi ditermina vna quiſtione e ſentenzia che fu data in Aleſſandria. Il a été reproduit sous bien des formes différentes depuis Rabelais. Du Fail (t. II, p. 268) le résume ainsi en quelques lignes : « Payez moy, diſoit le rotiſſeur au gueu, qui mettoit ſon pain ſur la fumée du roſt : ouy vrayement, reſpond il, faiſant tinter & ſonner vn douzain : c’eſt du vent que i’ay prins, duquel meſme ie vous en paye. »

Page 181, l. 1 : Comment… eſt Triboullet blaſonné. Les litanies burlesques qui suivent semblent empruntées aux usages de nos anciennes sociétés bouffonnes. Le Cry du Ieu du prince des Sotz de Gringore (Bibl. elzév., t. I, p. 201) commence ainsi :

Sotz lunatiques, Sotz eſtourdis, Sotz ſages,
Sotz de villes, de chaſteaulx, de villages,
Sotz raſſotez, Sotz nyais, Sotz ſubtilz,
Sotz amoureux, Sotz priuez, Sotz ſauuages.

Voyez aussi : Roger de Collerye, Bibl. elzév., p. 271-275 ; Anciennes poëſies françoiſes, Bibl. elz,, t. I, p. 11, et t. III, p. 11.

L. 15 : F. de haulte game.

Et Fol iuſque à la haute Game.

(Clém. Marot, Epitaphe VI, De Iouan Fol de ma Dame)