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DE PHYSIQUE.

ces forces dans le corps A, parce que toute action est réciproque, nous devons concevoir que le fluide austral de ce corps agit par attraction sur le fluide boréal de B, et par répulsion sur son fluide austral ; et que, d’une autre part, le fluide boréal de A agit par attraction sur le fluide austral de B, et par répulsion sur son fluide boréal. Un raisonnement semblable à celui que nous avons fait (406) par rapport aux actions électriques, prouvera que les quatre forces dont il s’agit ici sont égales entre elles ; et comme il y a deux attractions et deux répulsions, il s’ensuit que toutes les forces sont en équilibre.

550. Nous avons vu (411) que quand deux corps idio-électriques ont leurs parties dans des états opposés, et qu’on les met en présence, ils s’attirent par leurs côtés différemment électrisés, et se repoussent par leurs côtés semblablement électrisés. De même si deux aimants (fig. 60) se regardent de manière que M tourne son pôle boréal B vers le pôle austral a de l’aimant N ; le fluide boréal de B, par exemple, étant à une plus petite distance de l’aimant N que le fluide austral de A, nous pourrons considérer l’aimant M comme étant tout entier à l’état boréal, en vertu d’une force B′, égale à la différence entre les forces de A et de B ; et la force B′ agissant plus par attraction sur le fluide austral du pôle a que sur le fluide boréal de b, qui est plus éloigné de l’aimant M, l’attraction l’emportera ; et si les deux aimants sont libres de se mouvoir, ils s’approcheront jusqu’au contact et adhéreront l’un à l’autre ; si, au contraire, le pôle b étoit tourné vers le pôle B, comme le représente la fig. 61, il est facile de voir, en