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DE PHYSIQUE.

contraire au corps B, d’où nous concluerons que les fluides et les corps entraînés par un mouvement commun doivent se fuir. On aura un résultat semblable, en supposant que les deux corps soient électrisés résineusement.

405. Concevons maintenant que l’un des deux corps, par exemple, le corps A étant sollicité par l’électricité vitrée, celle du corps B soit résineuse. Les fluides alors s’attireront de manière que, relativement au corps A que nous continuerons de prendre pour terme de comparaison, le refoulement se fera vers la partie antérieure c de ce corps. Le fluide, accumulé en cet en droit, agira donc par répulsion sur l’air voisin ; d’où il suit que l’air contigu à la partie postérieure d, poussera le corps suivant la direction dn. Le même effet aura lieu en sens contraire par rapport au corps B, et ainsi les fluides et les corps se porteront l’un vers l’autre.

406. Maintenant, pour bien concevoir les autres cas dans lesquels il y a décomposition du fluide naturel de l’un des corps ou de tous les deux, il est nécessaire de considérer d’abord l’équilibre de deux corps qui sont dans l’état naturel. Désignons ces corps par A et par B, et bornons-nous à déterminer la manière dont A agit sur B, parce que toute action est réciproque. Or, le corps A exerce sur le corps B quatre actions différentes, qui proviennent des répulsions de ses deux fluides sur les fluides homogènes de B, et de leurs attractions sur les fluides de nature différente, et il est facile de prouver que l’équilibre dépend de l’égalité de ces quatre actions.

Nommons U le fluide vitré de A, R son fluide rési-