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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

Imaginons maintenant que le prisme cby, étant d’une nature différente de celle du prisme acb, ait une réfraction moyenne seulement un peu plus forte, et qu’en même temps la dispersion qu’il fait subir aux rayons soit beaucoup plus considérable à proportion : l’axe rq du faisceau émergent ne sera plus dirigé par la réfraction moyenne parallélement à de ; et par conséquent l’image du point d sera un peu déplacée. De plus, les rayons extrêmes ks, tu divergeront d’une quantité beaucoup plus grande que celle qui mesure le déplacement de l’image du point d. Si l’on fait varier alors l’angle cby jusqu’au point où cette image seroit remise à sa place, et où par conséquent l’effet de la réfraction moyenne seroit détruit, il est clair que la dispersion sera encore très-sensible. Enfin, si l’on continue de faire varier le même angle jusqu’à ce que l’effet de la dispersion soit nul à son tour, la réfraction moyenne reparoîtra, et l’image du point d sera déplacée de nouveau ; c’est-à-dire, que d’une part la lumière sera recomposée, et que d’une autre part les rayons émergens s’écarteront du parallélisme avec les incidens.

897. Rappelons-nous maintenant les deux principes déjà établis : un verre lenticulaire n’est autre chose qu’un ensemble de petites portions de prismes, dont les faces se confondent avec celle de ce verre aux endroits par lesquels entre et sort un même rayon (885) ; de plus, lorsque le même verre reçoit, sur une de ses faces, des rayons envoyés par les différens points d’un objet, il ne produit une image de cet objet, du côté de la face opposée, qu’en conséquence de ce que les rayons émergens sont inclinés par rapport aux rayons incidens (893).