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DE PHYSIQUE.

en général tous ceux qui sont connus sous le nom de télescopes dioptriques, ont deux défauts frappans qui empêchent que les images ne soient nettes et bien terminées.

Le premier, que l’on nomme aberration de sphéricité, provient de la figure sphérique des verres, qui ne permet qu’aux rayons très-voisins de l’axe de concourir sensiblement en un point commun (646). Ceux qui sont plus éloignés, étant plus fortement réfractés, coupent l’axe en deçà du même point, en sorte que le foyer est réellement un espace d’une certaine étendue. Il en résulte que l’image principale, ou celle qui est produite à l’endroit où il se réunit le plus de rayons, est comme offusquée par une multitude d’autres images qui rendent la vision confuse.

884. Le moyen le plus simple que l’on ait trouvé jusqu’ici pour remédier à cet inconvénient, est de diminuer la surface de l’objectif. L’étendue de cette surface est ce qu’on appelle l’ouverture du télescope, et elle se mesure par le nombre de degrés renfermés dans l’arc qui passe par deux points opposés du bord circulaire de la même surface, et par le point où l’axe de l’objectif la rencontre. En rétrécissant l’ouverture, on intercepte les rayons qui tombent à une certaine distance de l’axe, et qui troubleroient la vision.

885. On avoit regardé d’abord le défaut dont nous venons de parler, comme le seul qui s’opposât à la perfection des télescopes ; mais celui qui provient de la différente réfrangibilité des rayons diversement colorés influe d’une manière bien plus nuisible sur la netteté des images.