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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

en faisant entrer dans la communication, indépendamment de plusieurs observateurs, l’eau d’une rivière, de longs fils de fer, et même des portions de terrain. Les Français commencèrent, et firent parcourir à la commotion un espace de deux mille toises, à travers lequel elle fut transmise d’une manière très-sensible. Les Anglais enchérirent sur ce résultat, et dans une de leurs expériences, le voyage (car c’en est un) fut de quatre milles d’Angleterre. Ils essayèrent de mesurer la vîtesse de la commotion, par un moyen analogue à celui qu’on a employé pour estimer celle du son (350). Mais la différence entre le moment du départ et celui du retour, leur parut inappréciable.

430. Si l’on vouloit se servir de la bouteille, pour rendre sensible l’explication que nous avons donnée de ses effets (427), en supposant qu’elle soit déchargée progressivement par des contacts répétés aux deux sur-

    chargée. Comme la valeur de m dépend de l’épaisseur du verre, on voit qu’une lame très-mince exigera plus de temps pour se décharger de cette manière, qu’une lame plus épaisse. À la rigueur, il faudroit une suite infinie de contacts pour décharger entièrement la lame de verre ; car, si l’on ajoute les formules qui donnent les pertes successives, en supposant celles-ci continuées à l’infini, on trouve pour leur somme (1−m2) E (1+m2+m4+…). La série comprise entre les deux crochets a pour somme 1/(1-m2), et il en résulte que la somme totale des pertes relatives à la face A est égale à E. On trouvera de même que la somme des pertes de la face B est représentée par e. Mais c’est là un cas purement mathématique ; et il arrive, en général, qu’après un certain nombre de contacts, la quantité d’électricité restante cesse d’être sensible.