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DE PHYSIQUE.

des bords, pour empêcher la communication d’une surface à l’autre, chaque fluide se répandra sur la garniture située de son côté, et cet effet, dû à l’attraction réciproque des deux fluides, ira en augmentant, jusqu’à une certaine limite que nous déterminerons dans un instant.

Voilà, en général, ce qui se passe lorsqu’on charge une bouteille de Leyde. Cet instrument n’est autre chose qu’un intermédiaire entre deux fluides, l’un vitré fourni par le conducteur, l’autre résineux fourni par les corps environnans, dont le développement, beaucoup plus considérable que celui qui auroit lieu sans cet intermédiaire, prépare une explosion beaucoup plus forte, lorsqu’ensuite ces fluides se réuniront subitement à l’instant de la décharge.

427. Maintenant pour entrer dans les détails relatifs à l’explication du phénomène, concevons que AB (fig. 41) représente un segment de la lame de verre qui forme le ventre de la bouteille armée à l’ordinaire, inpl une portion de la matière métallique contiguë à la surface intérieure, et oxst une portion de la feuille d’étain qui recouvre la surface extérieure ; que D soit un conducteur qui fasse partie d’une machine électrique, et touche le métal in par son extrémité, et qu’enfin ch soit une chaîne ou une matière conductrice quelconque adhérente par une extrémité au métal ox, et en communication avec le réservoir commun par son extrémité opposée.

Supposons que le conducteur D acquière, par le mouvement du plateau, une certaine quantité de fluide vitré. Aussitôt que ce fluide commence à se répandre sur le métal in, son action décompose le fluide naturel

Tome i.
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