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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


l’essence de toute forme[1]… Ces formes, dans la substance de l’âme, sont intermédiaires entre les formes corporelles portées par la substance composée et les formes spirituelles qui existent dans la substance de l’intellect… Les formes ne passent pas dans l’âme comme la lumière passe dans l’air, et sans y être essentielles, comme plusieurs l’ont cru : car, si les formes n’étaient pas essentielles dans l’âme, elles ne s’uniraient pas avec elle et ne passeraient pas [de la puissance] à l’acte[2]. » (La Source de la Vie, liv. III ; trad. de M. S. Munk, Mélanges de philosophie juive et arabe, p. 52.)

Rapports de l’âme avec le corps. — « Les substances simples ne se communiquent pas elles-mêmes, mais ce sont leurs forces et leurs rayons qui se communiquent et s’étendent : car les essences de toutes les substances sont retenues dans des limites et ne s’étendent pas à l’infini, mais ce sont leurs rayons qui se communiquent et qui dépassent leurs limites parce qu’ils sont sous la dépendance de l’émanation première qui vient de la Volonté divine. Il en est comme de la lumière qui se communique du soleil il l’air (car cette lumière dépasse la limite du soleil et s’étend avec l’air, tandis que le soleil lui-même ne sort pas de sa limite), et comme de la faculté de l’âme vitale (vis animalis), qui se communique de la faculté rationnelle, dont le siége est dans le cerveau, aux nerfs et aux muscles : car cette faculté pénètre dans toutes les parties du corps et s’y répand, quoique la substance de l’âme en elle-même ne s’étende pas et ne se répande pas. C’est ainsi que s’étendent les rayons et la lumière de chacune des substances simples, qui par là pénètre ce qui est au-dessous d’elle, et malgré cela la substance reste à sa place et ne dépasse pas sa limite[3]. » (Ibid., liv. III, p. 41.)

§ IV. auteurs qui ont cité ou mentionné ces livres.

Saint Augustin a cité le livre iii à diverses reprises, comme nous l’avons indiqué ci-dessus, p. 290, 305.

Proclus, dans son Commentaire sur le Timée de Platon[4], cite divers passages de ces livres, savoir :

  1. Voy. Plotin, Enn. IV, liv. VI, § 3, t. II, p. 429.
  2. Ibid., p. 430.
  3. Voy. Enn. IV, liv. III, § 22, 23 ; t. II, p. 307-311.
  4. Nous ajoutons ici quelques citations que Proclus fait de Plotin sur d’autres sujets et qui nous avaient échappé dans le premier volume :

    Commentaire sur Alcibiade, t. II, p. 288 (éd. Cousin) : « La vertu naturelle n’a qu’une vue imparfaite et des mœurs également imparfaites, comme le dit le divin Plotin. » (Enn. I, liv. III, § 6 ; t. I, p. 69.)

    Ibid., p. 93 : « La pénétration d’esprit en se dégradant constitue la ruse,