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Massore — Qeré-ketīb
  • כַּאן ici ; כְתִיב (§ e) ; ל׳ = לֵית (de לָא אִית) il n’y a pas, non est.
  • מָלֵא plein, plene scriptus (§ 7 c) ; מִקְרָא l’Écriture ; מִקְצָת partie.
  • נ׳א = נוּסְחָא אַֽחֲרֵינָא autre exemplaire ; pl. נוּסְחָן אַֽחֲרֵינָן autres exemplaires ; נָח, f. נָחָה quiescent (non prononcé) ; נִקּוּד point ; נָקוּד pointé.
  • ס״אסְפָרִים אֲחֵרִים d’autres livres ; סְבִיר conjecture ; סִימָן (σημεῖoν) symbole, mot mnémonique ; סְכוּם compté, nombre ; סוֹף פָּסוּק fin du verset.
  • פִּסְקָא séparation, intervalle (dans plusieurs cas indique une lacune).
  • ק׳ = קְרֵי (§ e) ; קודם ou mieux קֳדָם avant ; קָמוּץ, f. קְמוּצָה qui a un qameṣ ; קָמֵץ בְּזָקֵף (§ 32 f).
  • רַבְּתָא, רַבָּתִי grande.
  • תֵּיבָה mot (en tant que composé de lettres) ; תִּקּוּן correction ; תְּרֵי deux.

e Qeré-ketīb. Les remarques massorétiques les plus importantes sont celles qui se rapportent au qeré et au ketīb. Le קְרֵי (participe passif araméen : lectum ou, ici, legendum) est la leçon qui, d’après les massorètes, doit être lue ; le כְּתִיב (participe passif araméen : scriptum) est la leçon qui ressort du texte consonantique. Le qeré est indiqué par un petit cercle au-dessus du mot, renvoyant à une note marginale où sont indiquées les consonnes à lire ; quant aux voyelles du qeré, ce sont celles du texte. Le ketīb est représenté uniquement par les consonnes du texte ; les voyelles ne sont pas indiquées : elles doivent être restituées d’après la forme du mot et le contexte. Ainsi dans Ruth 3, 3 on trouve וְשַׂמְתְּי֯ et en marge ושמת ק׳ c.-à-d. le qeré est וְשַׂמְתְּ forme normale de la 2e p. f. ; le ketīb est וְשַׂמְתִּי forme archaïque. Quand un mot du texte ne doit pas être lu, on omet de le vocaliser et en note on écrit כתיב ולא קרי « écrit, mais non lu » p. ex. Ruth 3, 12 אם. Inversement, si un mot doit être ajouté dans la lecture, on écrit, dans le texte, les voyelles de ce mot, et on indique les consonnes en note, p. ex. dans Ruth 3, 17 on trouve אָמַר ֵ ַ et en note אלי קרי ולא כתיב c.-à-d. « אֵלַי doit être lu, bien qu’il ne soit pas écrit ».

Le qeré-ketīb se rapporte toujours au texte consonantique ; il représente deux variantes du texte consonantique. Très souvent le qeré donne une leçon préférable en soi à celle du ketīb ; mais il y a des cas où le ketīb est aussi bon ou même préférable. C’est que le