Page:Paul Joüon - Grammaire de l’hébreu biblique, 2e éd., 1947.djvu/473

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
461
150 jn
Accord du verbe

וַיְהִי). Exemples en prose simple[1] : Éz 14, 1 וַיָּבוֹא אֵלַי אֲנָשִׁים (var. וַיָּבֹ֫אוּ) ; 1 S 4, 10 וַיִּפֹּל מִיִּשְׂרָאֵל שְׁלשִׁים אֶ֫לֶף רַגְלִי (opp. Jug 20, 44 וַיִּפְּלוּ en contexte semblable) ; 2 S 24, 15 וַיָּ֫מָת מִן־הָעָם … שִׁבְעִים אֶ֫לֶף אִישׁ (opp. Ex 8, 9 וַיָּמֻ֫תוּ הַֽצְפַרְדְּעִים). Avec le verbe הָיָה : 1 S 1, 2 וַיְהִי לִפְנִנָּה יְלָדִים[2] ; 1 R 11, 3 וַיְהִי־לוֹ נָשִׁים שָׂרוֹת שְׁבַע מֵאוֹת ; Gn 39, 5 b. En dehors de la prose simple : Is 47, 11 וּבָא עָלַ֫יִךְ רָעָה ; Jér 51, 48 יָבוֹא־לָהּ הַשּֽׁוֹדְדִים ; Is 2, 17 ; 9, 18 ; 14, 11 ; 28, 18 ; Jér 13, 18 ; Ps 124, 5. — Dans Is 33, 9 אָבַל אֻמְלְלָה אָ֔רֶץ le 2d verbe s’accorde (⸮ opp. 24, 4) ; cf. 14, 9 ⸮.

k Même au singulier, le féminin est parfois négligé. (Pour le pluriel cf. § c). En prose simple on trouve יִֽהְיֶה ל après un nom fém.[3] : Ex 12, 49 תּוֹרָה אַחַת יִֽהְיֶה ל׳ (= Nb 15, 29 ; cf. 9, 14) ; Dt 18, 2 נַֽחֲלָה לֹא־יִֽהְיֶה־לּוֹ ; Ex 28, 32 ; 2 Ch 6, 29 (parall. 1 R 8, 38 תּהיה) ; 2 Ch 17, 13. En dehors de ce cas : Gn 15, 17 ⸮ עֲלָטָה הָיָה ; Pr 2, 10 (après תָבוֹא !) ; Job 8, 7 (p.-ê. à l’analogie de והיה) ; 36, 18 ; Jér 50, 46 ⸮.

l Non seulement le féminin, mais encore le pluriel est négligé avec הָיָה ל (cf. § k) dans Gn 47, 24 אַרְבַּע הַיָּדֹת יִֽהְיֶה לָכֶם ; Ex 28, 7 ; 30, 4 (le pluriel dans Eccl 2, 7 בְּנֵי־בַ֫יִת הָיָה לִי). En dehors de ce cas, cf. Is 16, 8 ; Hab 3, 17.

m Certaines anomalies peuvent s’expliquer par l’influence du prédicat : Gn 28, 22 הָֽאֶ֫בֶן הַזֹּאת … יִֽהְיֶה בֵּית אֱלֹהִים (mais היה tend à rester infléchi § k N) ; 31, 8 נְקֻדִּים יִֽהְיֶה שְׂכָרֶ֔ךָ (id.) ; Lév 25, 32 תִּֽהְיֶה (cf. v. 33 הִיא, § 149 c) ; Éz 35, 15 תִּֽהְיֶה.

n B) Accord avec un sujet composé.

1) Sujet composé d’un groupe génitival (nomen regens et nomen rectum = génitif). Dans ce cas le verbe s’accorde généralement avec le nomen regens : 1 R 17, 16 כַּד הַקֶּ֫מַח לֹא כָלָ֔תָה la cruche de

  1. En prose simple la forme verbale est généralement fléchie quand le nom suit immédiatement, p. ex. וַיִּפְּלוּ Jos 17, 5 ; Jug 9, 40 ; 1 S 17, 52 ; 31, 1 ; 1 Ch 10, 1 ; 2 Ch 13, 17 †.
  2. היה ל au sens d’appartenir à = avoir est généralement non fléchi.
  3. Phénomène non expliqué ; p.-ê. à l’analogie du fréquent היה ל non fléchi avant le nom (§ j N). En tout cas, il ressort des §§ j, k, l que היה ל tend à rester non fléchi. En mandéen le verbe הוא être reste très souvent non fléchi ; cf. Nöldeke, Mandäische Grammatik, § 281.