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elle portait écrits avec la pointe d’un couteau le nom de l’aventurier et ces mots : « Je meurs de faim. » Quant à William Dietz, il rentra pauvre à Victoria et, abattu par une fièvre rhumatismale, il vivait de charité à l’époque où nous y étions.

Le versant occidental, brisé, irrégulier, des Montagnes Rocheuses, paraît être le vrai pays qui produit de l’or dans la Colombie Britannique. En fait, on a trouvé de l’or à peu près dans tous les lieux de cette colonie où on l’a cherché ; mais ce n’a jamais été en grande quantité, excepté le long des cours d’eau qui sortent de ce district, comme le Fraser, la Columbia et leurs affluents. On en a aussi trouvé sur le versant oriental, le long de la Saskatchaouane septentrionale et de la Rivière de la Paix ; mais la vallée de la Saskatchaouane n’en a jamais donné que des quantités peu considérables, tandis que la Rivière de la Paix possède de riches gisements. Or il est remarquable que la première a sa source juste à l’est de la ligne médiane de la chaîne principale, tandis que l’autre a la sienne assez loin sur le versant occidental[1], coule longtemps dans la région vraiment aurifère avant de tourner à l’est pour s’échapper dans la direction des mers polaires à travers une large fissure des Montagnes Rocheuses, En traversant le col de La Cache de la Tête Jaune, nous avons rencontré le calcaire carbonifère, puis le terrain dévonien ou vieux grès rouge ; c’est près du pic Robson, sur le versant occidental, que nous avons commencé à voir les noires ardoises et les autres roches schisteuses veinées de quartz qui appartiennent au moins au terrain silurien supérieur et indiquent la région aurifère. À l’ouest de ces schistes, commence une contrée étendue qui paraît formée de trappite éruptive[2] et qui atteint, vers l’ouest, sinon la chaîne du littoral au moins celle des Cascades[3] ; vers le sud-est, elle pénètre à travers les vallées du

  1. Voir p. 250, note. (Trad.)
  2. Roche mélangée de pyroxène et d’aurite, qui doit son nom à ce que les massifs étagés ont l’apparence d’un escalier, en suédois trapp. (Trad.)
  3. Au nord d’Yale. Voir p. 332 et suiv. (Trad.)