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HISTOIRE DE FRANCE

cause du dernier de ses sujets. Mais, malgré cet amour pour la justice, il en tempérait quelquefois la rigueur par sa clémence. » (Traduction de Sismondi. Remarquez que Villani est guelfe, et Jamsila gibelin.)


133 — page 447Le royaume de Naples resta au bâtard Manfred, au vrai fils de Frédéric II

Voici le portrait qu’en font les contemporains, Math. Spinelli, Ricordon, Summonte, Collonueio, etc. Il était doué d’un grand courage, aimait les arts, était généreux et avait beaucoup d’urbanité. Il était bien fait et beau de visage ; mais il menait une vie dissolue ; il déshonora sa sœur, mariée au comte de Caserte ; il ne craignait ni Dieu ni les saints ; il se lia avec les Sarrasins, dont il se servit pour tyranniser les ecclésiastiques, et s’adonna à l’astrologie superstitieuse des Arabes. — Il se vantait de sa naissance illégitime, et disait que les grands naissaient d’ordinaire d’unions défendues. Michaud, V, 43.


134 — page 452L’horreur pour les Sarrasins avait diminué

Saint Louis montra pour les Sarrasins une grande douceur. « Il fesait riches moult de Sarrasins que il avait fèt baptizer, et les assembloit par mariages avecque crestiennes… Quand il estoit outre mer, il commanda et fist commander à sa gent que ils n’occissent pas les femmes ne les enfans des Sarrasins ; ainçois les preissent vis et les amenassent pour fère les baptisier. Ausinc il commandoit en tant come il pooit, que les Sarrasins ne fussent pas ocis, mès fussent pris et tenuz en prizon. Et aucune foiz forfesait l’en en sa court d’escueles d’argent ou d’autres choses de telle manière ; et doncques li benoiez rois le soufroit débonnèrement, et donnoit as larrons aucune somme d’argent, et les envéoit outre mer ; et ce fist-il de plusieurs. Il fut tosjors à autrui moult plein de miséricorde et piteus. » Le Confesseur, p. 302, 388.


135 — page 464Saint Louis envoyait des Mendiants pour surveiller les provinces, etc…

Math. Paris, ad. ann. 1247, p. 493. — Par son testament (1269), il leur légua ses livres et de fortes sommes d’argent, et institua pour nommer aux bénéfices vacants un conseil composé de l’évêque de Paris, du chancelier, du prieur des Dominicains et du gardien des Franciscains. Bulæus, III, 1269. — Après la première croisade, il