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HISTOIRE DE FRANCE

chasseur[1]. Son fils se mit au service de Charles-le-Chauve, et combattit vaillamment les Normands ; il eut en récompense quelques terres dans le Gâtinais, et la fille du duc de Bourgogne. Ingelger, petit-fils de Tortulf, et les deux Foulques, qui vinrent ensuite, furent d’implacables ennemis des Normands de Blois et de Normandie, aussi bien que des Bretons, disputant aux premiers et aux seconds la Touraine et le Maine ; aux troisièmes ce qui s’étend d’Angers à Nantes. Plus unis et plus disciplinables que les Bretons ; plus vaillants que les Poitevins et Aquitains, les Angevins remportèrent au midi de grands avantages, s’étendirent de l’autre côté de la Loire, et poussèrent jusqu’à Saintes. Ils succédèrent à la prépondérance qu’avaient eue un instant les comtes de Blois et de Champagne. Quand le roi Robert fut obligé de quitter Berthe, veuve et mère de ces comtes, l’Angevin Foulques Nerra lui fit épouser sa nièce Constance, fille du comte de Toulouse[2]. Le frère de Foulques, Bouchard, était déjà comte de Paris, et possédait les châteaux importants de Melun et de Corbeil ; le fils de Bouchard devint évêque de Paris. Ainsi le bon Robert, dans la main des Angevins, docile à sa femme Constance et à son oncle Bouchard, put à son aise composer des hymnes et vaquer au lutrin. Hugues de Beauvais, un de ses serviteurs, qui essaya de rappeler Berthe,

  1. Voy. tome I, p. 323, et App. 186.
  2. Raoul Glaber se plaint de ce que la nouvelle reine attire à la cour une foule d’Aquitains et d’Auvergnats, « pleins de frivolité, bizarres d’habits comme de mœurs, rasés comme des histrions, sans foi ni loi ». App. 50.