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écoles d’Athènes, c’est lui qui emporte la palme de la plus rare éloquence. Porté par la science et par le savoir qui s’acquiert, son génie naturel l’élève au degré de l’excellence. Celui-là, au teint pâle et jauni par la sainteté, tout couvert d’un rameau de laurier, et presque caché sous le feuillage touffu, se nomme Fray Juan Bautista Capataz. Il est pauvre et marche pieds nuds ; mais la renommée lui a fait un vêtement, qui est une brillante parure. Celui-là, qui, plein d’une éternelle joie, arrache son nom aux rigueurs de l’oubli, si cher à Apollon et aux Muses, vieillard par le génie, jamais jeune, humaniste divin, c’est, à ce que je crois, le célèbre Docteur Andres del Pozo. Celui-là, est un licencié d’un immense génie ; malgré son costume de mercenaire, les muses lui payent tribut, comme à leur maître. Il se nomme Ramon, puissant auxiliaire du dieu de Délos, contre les efforts obstinés de l’ennemi. L’autre, dont le front est ceint des rameaux de l’arbre de Daphné, comme celui d’un triomphateur, est illustre dans Alcala. Sur ce glorieux théâtre, le cygne au chant d’heureux présage, le proclame toujours le premier parmi les vainqueurs. Ses spirituelles et intempérantes saillies font envie aux écoliers les plus espiègles.

Ces six personnages occupent des positions élevées en religion ; et à cause de leur caractère sacré, ils souffrent des louanges qu’on leur donne en tant que poëtes : ils seraient bien aises de recueillir les louanges et d’être