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l’a cru né dans cette ville. Lui et son frère firent de très-fortes études, et suivirent la carrière de la magistrature. Alonso acquit une grande réputation comme jurisconsulte ; il était ecclésiastique, et fut successivement archidiacre d’Ubeda, conseiller-juge à la haute cour de Séville, et plus tard du conseil des Indes. Lorenzo Ramirez de Prado fut chevalier de l’ordre de Saint-Jacques, conseiller à la cour des comptes, membre du conseil des Indes et de la Santa Cruzada, ambassadeur en France. Il était prodigieusement savant ; ses commentaires sur les auteurs anciens, sur la législation et sur les chroniques du moyen âge attestent son immense savoir. Il avait, avant Du Cange, compilé un glossaire de la basse latinité, et fait de nombreuses observations sur l’histoire de Castille. Juan Perez de Montalvan, qui a donné un catalogue de ses écrits, « de grande erudicion, trabajo y estudio, » a dit de Ramirez de Prado, sans trop d’exagération, « que en el ingenio y en la ciencia no tiene el mundo quien le compita, » et il ajoute que ses nombreuses occupations ne lui laissaient pas le temps de soigner une édition de ses œuvres : « porque ocupaciones mayores no dan lugar al cuydado de su edicion. »

Lope de Vega l’a loué en même temps que son frère dans le Laurier d’Apollon.


Ramon. Il y a deux homonymes contemporains de Cervantes. Fray Alonso Ramon de Cuenca, ou de Vera del Rey, dans le diocèse du Cuenca, de l’ordre de la Merci, docteur en théologie, auteur de nombreux écrits historiques, ascétiques et théoriques très-estimés, dont on peut voir la liste dans Nicolas Antonio. On estime ses Vies des Saints et des personnages illustres, ainsi que la chronique générale de son ordre, qui est