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respecte leur faiblesse, mais soyez plus raisonnables, plus forts que les papas et surtout que les mamans !… Ils vous diront que les sauvages mangent les Européens à la croque-au-sel ! Erreur, erreur complète !… Ce sont des balivernes. Tout cela était bon du temps de Christophe Colomb ou de Robinson Crusoé !… Aujourd’hui les sauvages sont doux comme des agneaux et nous aiment comme des frères !… Je ne vous en dirai pas davantage ; ceux qui veulent se rafraîchir n’ont qu’à parler ! »

Méhul (rue).

Commence à la rue Neuve-des-Petits-Champs, nos 44 et 46 ; finit aux rues Marsollier, no  1, et Dalayrac, no  2. Le seul impair est 1 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 20 m. — 2e arrondissement, quartier Feydeau.

Ouverte en 1826, conformément à une ordonnance royale du 8 octobre de la même année, cette voie publique n’a été dénommée qu’en 1829. (Voyez rue Dalayrac.) Sa largeur est de 12 m. Les constructions riveraines sont alignées. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Étienne-Henri Méhul, célèbre compositeur de musique, né à Laval, en 1763, mort à Paris en 1818, était élève de Gluck. Son premier opéra Euphrosine et Coradin, représenté en 1790, eut un brillant succès. Ses autres ouvrages ne firent qu’ajouter à sa réputation.

Ménages (hospice des).

Situé dans la rue de la Chaise, no  28. — 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

Cet emplacement fut occupé, dès le XIe siècle, par l’hôpital connu sous le nom de la Maladrerie Saint-Germain. Il était affecté aux lépreux. En 1544, le parlement nomma quatre commissaires pour inspecter les hôpitaux. Ces membres ayant déclaré que cette maladrerie n’avait plus de revenus, la cour ordonna que les bâtiments seraient détruits. En 1557, l’Hôtel-de-Ville racheta les matériaux et l’emplacement, et y fit bâtir la maison que nous voyons aujourd’hui. Elle fut d’abord destinée à renfermer les mendiants incorrigibles, les indigents vieux et infirmes, les femmes sujettes au mal caduc, les teigneux et les fous. Cette dernière destination donna naissance à un proverbe encore en usage : quand on parle d’un extravagant, d’un fou, on dit : « C’est un échappé des Petites-Maisons. » — Jean Luillier de Boulencourt, président de la chambre des comptes, contribua par ses libéralités à soutenir ce pieux et charitable établissement. Non seulement il lui affecta des rentes, lui donna des meubles, mais encore il fit élever à ses frais plusieurs bâtiments. La forme de leur construction les fit nommer les Petites-Maisons. La chapelle fut rebâtie en 1615. — Une ordonnance du 10 octobre 1801, décida que cet hospice serait désormais affecté aux ménages. L’année suivante, les malades et les fous furent transférés dans d’autres maisons. Pour être admis aujourd’hui dans l’Hospice des Ménages, l’un des époux doit avoir au moins 60 ans et l’autre 70. Les veufs et les veuves y sont reçus à l’âge de 60 ans. On leur donne, outre une certaine quantité de pain et de viande crue, trois francs en argent tous les dix jours, deux stères de bois et quatre de charbon tous les ans. L’habillement est à leurs frais. Par un arrêté du 11 avril 1804, cet établissement doit contenir 160 grandes chambres pour des ménages ; 100 petites chambres pour les veufs et les veuves, et 250 lits dans les chambres des dortoirs. — En vertu d’une ordonnance royale du mois de mars 1817, la chapelle, qui avait servi d’orangerie pendant la révolution, fut rendue à sa véritable destination. — En 1842, la mortalité dans cet hospice a été de 1 sur 6/86. La dépense s’est élevée à 264,457 fr. 56 c.

Ménars (rue).

Commence à la rue de Richelieu, nos 89 et 91 ; finit à la rue Grammont, nos 6 et 8. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 141 m. — 2e arrondissement, quartier Feydeau.

En 1726, c’était une impasse qui avait été formée sur les terrains de l’hôtel du président Ménars. Des lettres-patentes, à la date du 19 février de la même année, ordonnèrent que cette impasse serait prolongée sur l’emplacement de l’hôtel de Grammont ; que cette nouvelle rue porterait la dénomination de rue de Ménars et aurait une largeur de 4 toises. Cette disposition n’eut point alors de suite, mais renouvelée par lettres-patentes du 1er juillet 1765, elle reçut son exécution le 30 septembre suivant. — Une décision ministérielle du 3 frimaire an X, signée Chaptal, avait maintenu la largeur primitive de cette voie publique. En vertu d’une ordonnance royale du 16 avril 1831, cette largeur a été portée à 10 m. (Voyez rue Grammont.) Les constructions du côté des numéros impairs sont alignées ; celles du côté opposé sont soumises à un retranchement de 2 m. 50 c. environ. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Ménilmontant (barrière de).

Située à l’extrémité de la rue du même nom.

Cette barrière est ornée de deux bâtiments ayant chacun trente-deux colonnes avec arcades. Elle tire son nom du village de Ménilmontant. (Voir l’article Barrières.)

Ménilmontant (chemin de ronde de la barrière de).

Commence aux rue et barrière de Ménilmontant ; finit aux rue et barrière des Trois-Couronnes. Pas de numéro. Sa longueur est de 248 m. — 6e arrondissement, quartier du Temple.

(Voir l’article Chemins de Ronde.)