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DU LANGAGE

carotte (Tirer une) : Demander de l’argent sous un faux prétexte. — « Nul teneur de livres ne pourrait supputer le chiffre des sommes qui sont restées improductives, verrouillés au fond des cœurs généreux et des caisses par cette ignoble phrase : « Tirer une carotte. » — Balzac. — Carotte de longueur : Grosse demande, demande subtile. — Vivre de carottes : Vivre en faisant des dupes.

Carotter : Obtenir de l’argent en tirant une carotte : « Allons, va au marché, maman, et ne me carotte pas. »

Carotter : Ne vivre que de légumes. Vivre mesquinement. — « Il se dépouillait de tout… Il sera très heureux de vivre avec Dumay en carottant au Havre. » — Balzac.

Carotter le service : Éluder sous de faux prétextes les obligations du service militaire.

Carotteur, tier : Tireur de carottes. — « Allons, adieu, carotteur ! » — Balzac. — « Joyeux vivant, mais point grugeur et carottier. » — Vidal, 1833.

carouble : fausse clé (Vidocq). V. Esquintement.

Caroubleur : « Voleur employant des caroubles fabriquées par lui-même sur des empreintes livrées par des domestiques, des frotteurs, des peintres, ou des amants de servantes. — Le Caroubleur à la flan ou à l’esbrouffe vole aussi avec de fausses clés, mais au hasard, dans la première maison venue. Le Caroubleur au fric-frac emploie, au lieu de clés, un pied de biche en fer appelé cadet, monseigneur, ou plume. » — Vidocq.

Carreau : Lorgnon monocle. — « M. Toupard, cinquante-deux ans, petite veste anglaise, chapeau cap-