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Chap. XIX, 4.
Chap. XIX, 16.
APOCALYPSE DE S. JEAN.

4Et les vingt-quatre vieillards et les quatre animaux se prosternèrent et adorèrent Dieu assis sur le trône, en disant : « Amen ! Alléluia ! »[1] 5Et il sortit du trône une voix qui disait : « Louez notre Dieu, vous tous ses serviteurs, et vous qui le craignez, petits et grands ! »[2] 6Et j’entendis comme la voix d’une foule immense, comme le bruit des grandes eaux, comme le fracas de puissants tonnerres, disant : « Alléluia ! car il règne, le Seigneur notre Dieu, le Tout-Puissant ! 7Réjouissons-nous, tressaillons d’allégresse et rendons-lui gloire ; car les noces de l’Agneau sont venues, et son épouse[3] s’est préparée, 8et il lui a été donné de se vêtir de lin fin, éclatant et pur. » — Ce fin lin, ce sont les vertus des saints. 9Et l’ange[4] me dit : « Écris : Heureux ceux qui sont invités au festin des noces de l’Agneau ! » Et il ajouta : « Ces paroles sont les véritables paroles de Dieu. » 10Je tombai alors à ses pieds pour l’adorer ;[5] mais il me dit : « Garde-toi de le faire ! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères qui gardent le témoignage de Jésus. Adore Dieu. » — Car le témoignage de Jésus est l’esprit de la prophétie.

TROISIÈME PARTIE.

[XIX, 11 — XXII, 9.]

TRIOMPHE DU CHRIST ET DE L’ÉGLISE.

I. — Les victoires de J.-C. (xix, 11 — xx) : 1o Le vainqueur et son armée. (1-16). — 2o Défaite de la bête et des rois (17-21). — 3o Défaite du dragon a) lié pendant le règne de mille ans, puis b) précipité en enfer avec ses partisans (xx, 1-10). — 4o Le jugement dernier (11-25).

11Puis je vis le ciel ouvert, et il parut un cheval blanc ; celui qui le montait s’appelle Fidèle et Véritable ; il juge et combat avec justice.[6] 12Ses yeux étaient comme une flamme ardente ; il avait sur la tête plusieurs diadèmes, et portait un nom écrit que nul ne connaît que lui-même ; 13il était revêtu d’un vêtement teint de sang :[7] son nom est le Verbe de Dieu. 14Les armées du ciel[8] le suivaient sur des chevaux blancs, vêtues de fin lin, blanc et pur.

15De sa bouche sortait un glaive affilé [à deux tranchants][9], pour en frapper les nations ; c’est lui qui les gouvernera avec un sceptre de fer, et c’est lui qui foulera la cuve du vin de l’ardente colère du Dieu tout-puissant.
  1. 4. Ce deuxième chœur est celui des vingt-quatre vieillards, représentants de l’Église de Dieu (iv. 4)), et des quatre êtres vivants, personnification des forces de la nature (iv, 6, 7) : tout ce qui est créé prend part à la joie du ciel et donne gloire à Dieu, selon l’invitation de xviii, 20.
  2. 5. Comp. Ps. cxxxiv (133) 1 ; cxxxv (134) 1, 20.
  3. 7. Son épouse : l’Église, comme l’enseigne S. Paul (Ephés. v, 23 sv. II Cor. xi, 2) Cette épouse, dont la glorification forme un contraste saisissant avec la ruine de la prostituée, sera plus tard appelée Jérusalem (xxi, 2, 9 sv.) comme sa rivale a été nommée Babylone.
  4. 9. L’ange : litt. Et il me dit, sans que l’interlocuteur soit autrement précisé. Il s’agit probablement de l’ange qui fit voir à S. Jean toute l’Apocalypse, comme semble l’indiquer un passage absolument semblable, par lequel se termine la troisième partie (xxii, 8 ; comp. v, 16 et i, 1). — Ces paroles : toutes les révélations de cette seconde partie. Comp. xxii, 6.
  5. 10. Pour l’adorer : ce terme doit être pris ici, comme en plusieurs endroits de l’Écriture, dans le sens large de vénérer, donner une marque extraordinaire de respect. — Car le témoignage de Jésus, etc. Sens : si les paroles de l’ange montrent qu’il possède l’Esprit de prophétie, ce même Esprit anime aussi ceux qui, comme S. Jean (i, 2), rendent témoignage à Jésus ; ils sont donc égaux sous ce rapport.
  6. 11. La victoire de J.-C. annoncée dès la première page du livre scellé (vii, 2) va maintenant être dépeinte avec ses magnifiques résultats. — Fidèle et Véritable : en lui s’accomplissent les promesses et les menaces divines (i, 5 ; iii, 14).
  7. 13. Vêtement teint de sang : comme dans la prophétie d’Isaïe, où le céleste Vainqueur des nations impies donne lui-même l’explication des taches de sang que portent ses vêtements (Is. lxiii, 1-6 ; comp. Apoc. xix, 15).
  8. 14. Les armées du ciel, les anges (Matth. xxv, 31 ; II Thess. i, 7), le suivaient, pour être témoins de sa victoire. Les chevaux blancs figurent le triomphe ; le fin lin, blanc et pur, la sainteté (v. 8).
  9. 15. Glaive affiléδιστομος, à deux tranchants, ne se trouve pas dans nombre de manuscrits. Voy. i, 16 ; ii, 27.