[1] 57Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra aussi par moi. 58C’est là le pain qui est descendu du ciel : il n’en est point comme de vos pères qui ont mangé la manne et sont morts ; celui qui mange de ce pain vivra éternellement. »
59Jésus dit ces choses, enseignant dans la synagogue à Capharnaüm.
60Beaucoup de ses disciples, l’ayant entendu, dirent : « Cette parole est dure, et qui peut l’écouter ? » 61Jésus, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit : « Cela vous scandalise ? 62Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter où il était auparavant ?…[2] 63C’est l’esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. 64Mais il y en a parmi vous quelques-uns qui ne croient point. « Car Jésus savait, dès le commencement, qui étaient ceux qui ne croyaient point, et qui était celui qui le trahirait. 65Et il ajouta : « C’est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par mon Père. »
66Dès ce moment, beaucoup de ses disciples se retirèrent, et ils n’allaient plus avec lui. 67Jésus donc dit aux Douze : « Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller ? » 68Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle. 69Et nous, nous avons cru et nous avons connu que vous êtes le Saint de Dieu. »[3] 70Jésus leur répondit : « N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous les Douze ? Et l’un de vous est un démon. »
71Il parlait de Judas, fils de Simon Iscariote, car c’était lui qui devait le trahir, lui, l’un des Douze.[4]
II. — PROGRÈS DE L’OPPOSITION. À JÉRUSALEM LORS DE LA FÊTE DES TABERNACLES (Octobre).
[VII, 1 — X, 21.]
A. — Pendant la fête des tabernacles.
[VII.]
1Après cela, Jésus parcourut la Galilée, ne voulant pas aller en Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir. 2Or, la fête des Juifs, celle des Tabernacles, était proche.[5] 3Ses frères lui dirent donc : « Partez d’ici, et allez en Judée, afin que vos disciples aussi voient les œuvres que vous faites ; 4car personne ne fait une chose en secret, lorsqu’il désire qu’elle paraisse. Si vous faites ces choses, montrez-vous au monde. » 5Car ses frères mêmes ne croyaient pas en lui.[6]
- ↑ Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie : Mes paroles visent quelque chose de spirituel et de vivant, c’est-à-dire ma chair toute pénétrée et animée par l’esprit, la vie divine. Ou bien : mes paroles sont vraiment efficaces, elles procurent la vie éternelle.
- ↑ 62. Quand vous verrez le Fils de l’homme monter… au ciel avec son corps glorieux (Luc, xxiv, 51 ; Marc, xvi, 19). Cette proposition est à la fois interrogative et elliptique. Vous vous scandalisez de la nécessité de manger la chair d’un homme qui est là devant vous. Cette pensée vous paraîtra plus inacceptable encore lorsque vous verrez ce même homme remonter au ciel d’où il était descendu et sa chair ainsi disparaître à vos regards. Mais en même temps vous devez comprendre que le manger et le boire sont ici d’une nature particulière, non de la façon grossière que vous imaginez. Aussi ajoute-t-il en manière de proverbe, l’esprit seul donne la vie ; quand à la chair en elle-même, à la substance matérielle, elle est impuissante à la communiquer. Il s’agit donc d’une chair vivante.
Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie : Mes paroles visent quelque chose de spirituel et de vivant, c’est-à-dire ma chair toute pénétrée et animée par l’esprit, la vie divine. Ou bien : mes paroles sont vraiment efficaces, elles procurent la vie éternelle. - ↑ 69. Le Saint de Dieu, le Messie, celui qui a été sanctifié, consacré entre tous pour établir dans les âmes le royaume de Dieu (comp. x, 36 ; Marc, i, 24 ; Luc, iv, 34). Vulgate et plusieurs manuscrits grecs : le Christ, Fils de Dieu. Comp. Matth. xvi, 16.
- ↑ 71. Vulg. d’après une autre leçon grecque : Judas l’Iscariote.
- ↑ VII, 2. S. Jean, se contentant d’une allusion aux courses apostoliques que fit alors N.-S. aux environs de la Galilée, dans le nord de la Palestine (Matth. xv-xviii), nous transporte à la fête des Tabernacles, qui se célébrait chaque année du 15 au 22 du mois appelé Tischri (septembre-octobre) ; le premier et le dernier jours étaient très solennels.
- ↑ 5. Ils doutaient encore qu’il fût le Messie, ce Messie puissant et glorieux qui, dans leur opinion, comme dans celle de la plupart de leurs contemporains, devait relever avec plus d’éclat le trône de David et de Salomon. Puisqu’il semble, cependant, prétendre à cette dignité, qu’il se hâte de quitter la Galilée, de sortir de la solitude où il se complaît, pour se rendre dans la capitale de la nation, et là, qu’il inaugure sa royauté avec éclat.