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de l’homme, pensez-vous qu’il trouvera la foi sur la terre ? » Luc. 18, 8. C’est que le flot de l’iniquité montant toujours, la charité de plusieurs se refroidira, et c’est pour cela que viendra la colère de Dieu.
« Il ébranle les montagnes, il désole les collines ; la terre, le monde et tous ceux qui l’habitent tremblent devant lui. » Nah. 1, 5. Les Septante : « 1l ébranle les montagnes, il secoue les collines sur leur base ; la terre, le monde et tous ceux qui l’habitent se rapetissent de frayeur devant lui. » On peut simplement comprendre qu’à la fin du monde, quand le Sauveur viendra dans sa majesté, les montagnes et les collines, et le globe terrestre, et l’univers seront ébranlés. Puisqu’au temps de sa passion, le soleil prit la fuite, les rochers se fendirent et la terre trembla, Mat. 27, 51 ; Luc. 23, à plus forte raison l’univers sera-t-il troublé quand il apparaîtra dans toute sa splendeur. Au figuré, par montagnes et collines, il faut entendre les gens élevés en dignités et en puissance, qui, à l’avènement du Sauveur, seront jetés dans la poussière, et, renversés de leurs trônes, joncheront le sol, car le Seigneur regarde d’un œil sévère ceux qui font le mal, pour exterminer leur mémoire de la surface de la terre. Psa. 33, 17. Alors, aussi la terre tremblera, et le monde et l’univers seront frappés d’épouvante devant le Seigneur ; ils regarderont comme la plus cruelle des tortures et le plus grand châtiment de ne pas oser regarder sa face.
« Qui pourra n’être pas terrassé par sa colère, et qui lui résistera lorsqu’il sera dans la fureur ? » Nah. 1, 6. Les Septante : « Qui pourra soutenir sa colère, et qui lui résistera lorsqu’il sera dans la fureur ? » Ils seront donc bien rares – s’il s’en trouve un seul toutefois – ceux qui ne mériteront pas d’être châtiés par la colère divine. Il n’y aura aucune àme qui ne redoute point le jugement de Dieu, puisque les astres mêmes ne sont point purs en sa présence. Job. 25, 5. Le mot hébreu Jaccum, qu’Aquila et les Septante rendent par « résistera », rap – portons-le à ce sens, à propos duquel il est dit, dans le second livre des Bois et dans le premier des Paralipomènes : « Contre le courroux de Dieu. » Il est certain pour tous que là, « courroux de Dieu » est synonyme de diable et anges du mal, lesquels sont envoyés pour châtier ceux qui méritent la colère. Il se trouvera donc difficilement, à la fin du monde, un cœur pur et sans tache qui ose dire : « Le prince de ce monde est venu et il n’a rien trouvé en moi », Jn. 14, 30, et qui ose lui résister en face. D’autre part, contre les Assyriens, voici l’interprétation : Lorsque le Seigneur viendra dans la tempête et le tourbillon, desséchant l’empire de Babylone, dont la figure est la mer, renversant