lieu, parce que le Seigneur visitera son peuple et le fera revenir de la captivité. Cette prophétie est-elle déjà accomplie ou doit-elle s’accomplir un jour, Dieu le sait. Je n’ai pas eu dessein ici de me conformer à la vérité historique, mais de rapporter l’opinion des Hébreux, telle qu’ils nous l’ont transmise.
Selon le sens spirituel et la version des Septante, l’intelligence est difficile, d’autant plus qu’ils sont en désaccord avec l’hébreu. Où nous avons traduit par « peuple d’hommes perdus », ils ont dit : « étrangers Crétois », et quand l’hébreu porte Goi Chorethim, ils ont, au lieu de Goi, « peuple », lu Gar, « étranger », et dans Choretim, « d’hommes perdus », ils ont cru voir le nom de Pile de Crète, Au reste, Aquila, la cinquième édition, Théodotion et Symmaque, abondent dans Je sens de ma traduction, comme plus loin tous se rangent à celle-ci : « Et la côte de la mer deviendra un lieu de repos pour les pasteurs », tandis que les Septante donnent celle-ci : « La Crète deviendra un lieu de pâturages pour les pasteurs et une bergerie pour les troupeaux. » Comparant donc les choses spirituelles aux choses spirituelles, et ne sortant pas du sentier de la Vulgate où nous sommes entrés, nous nous demandons si nous avons lu ailleurs le nom de la Crète dans les Écritures saintes ; et, si je ne me trompe, voici un exemple qui s’offre à propos : « Les Crétois sont toujours menteurs ; ce sont des hôtes cruelles, dos cœurs lâches. Ce témoignage est véritable. » Tit. 1, 12-13. Ceux qui flottent et sont emportés en tous sens par tout vent de doctrine, pour la déception des hommes, dans la fourberie et l’erreur, ont mieux aimé, alors qu’ils eussent dû habiter dans la terre de la confession, c’est-à-dire de Jucha, être colons des Crétois, qui sont de tontes parts assaillis par les flots divers de la mer, et font résonner l’airain des Corybantes, et sont, nous dit l’Apôtre, « comme une cymbale retentissante. » 1Co. 12, 1. Comme ils sont colons des Crétois, la parole de Dieu leur fait entendre ses menaces ; elle les qualifie de terre de Channaan, toujours fichants, toujours dans le mouvement, et de terre des Allophyles, parce que, étrangers à Dieu ? ils demeurent sur la côte dela mer et dans la région de la Crète. La parole de Dieu s’adresse à eux, soit à la consommation et à la fin du monde, soit chaque jour, par les champions de l’Église et par ceux qui peuvent dire avec l’Apôtre : « Est-ce que vous voulez éprouver la puissance de Jésus-Christ qui parle par ma bouche ? » 2Co. 13, 3, afin qu’ils