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penser à son propre danger, il s’élève à des considérations générales sur la nature humaine, « Ils abandonnent la miséricorde qui les eût sauvés. » Bien qu’offensée, la miséricorde, en qui nous pouvons entendre Dieu lui-même, puisque « le Seigneur est miséricordieux et compatissant, patient et plein de clémence », Psa. 144, 8, pourtant, elle n’abandonne pas, elle n’a pas en aversion ceux qui s’attachent à la vanité, et elle attend au contraire leur retour ; mais eux, de leur propre mouvement, abandonnent la miséricorde qui les attend, qui s’offre à eux d’elle-même. Cette prophétie peut aussi s’appliquer à Notre-Seigneur au sujet de la perfidie des Juifs, qui, pendant qu’ils gardent avec sollicitude les préceptes des hommes et les enseignements des Pharisiens, la vanité et le mensonge, ont abandonné Dieu, qui avait toujours été plein de miséricorde pour eux.

« Mais pour moi, je vous offrirai des sacrifices avec des cantiques de louanges·; je rendrai au Seigneur tous les vœux que j’ai faits pour mon salut. » Jon. 2, 10. Les Septante : « Mais, pour moi, je vous offrirai des sacrifices, avec des cantiques de louanges et de confession ; je vous rendrai, Seigneur, tous les vœux que j’ai faits pour mon salut. » Ceux qui s’attachent à la vanité ont abandonné la miséricorde qui les eût sauvés ; mais moi, qui ai été dévoré par cette baleine pour le salut de plusieurs, je vous ferai, avec des cantiques de louanges et en confessant votre nom, des sacrifices où je m’offrirai moi-même. Et en effet, « Jésus-Christ, notre agneau pascal, a été immolé », 1Co. 5, 7, et, comme vrai pontife, il s’est offert pour nous lui-même, qui est l’Agneau. « Je confesserai votre nom », comme je l’ai déjà fait ; en disant : « Je vous rends gloire, mon Père, Seigneur du ciel et de la terre ;» Mat. 11, 25 ; et je rendrai les vœux que j’ai faits au Seigneur pour le salut de tous, afin que tout ce que vous m’avez donné ne périsse pas éternellement. Jn. 6, 39. Nous voyons ce que le Sauveur a promis dans sa Passion pour notre salut ; gardons-nous de faire que Jésus ait menti en nous ; soyons purs, exempts de toute souillure des péchés, afin qu’il nous offre à Dieu le Père en victimes, comme il le lui avait promis.

« Le Seigneur donna l’ordre au poisson, et il vomit Jonas sur la terre ferme. » Jon. 2, 11. Les Septante : « Dieu commanda au poisson, et il rejeta Jonas sur le sol ferme. » La prière que nous avons rapportée plus haut a été faite, sous la figure de Jonas, par Notre-Seigneur, dans le ventre de cette baleine dont Job a dit, en son langage mystique : « Que sur celui qui a maudit le jour tombe la malédiction de celui qui doit prendre la grande baleine. » Job. 3, 8. Il est donc ordonné à cette monstrueuse baleine et, aux abîmes et aux enfers de rendre à la terre le Sauveur, afin qu’après être mort pour délivrer ceux qui étaient retenus dans les fers de la mort, il les l’amène en grand nombre avec lui à la vie. Quant au mot « il vomit »,