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jetons le sort pour savoir d’où ce malheur a pu nous venir ; et ayant jeté le sort, il tomba sur Jonas. » Jon. 1, 7. Les Septante : « Ils se dirent ensuite l’un à l’autre : Allons, jetons le sort pour connaître d’où cette calamité a pu fondre sur nous ; et ayant jeté le sort, il tomba sur Jonas ; » La nature de la m er leur est connue ; ils naviguent depuis longtemps et ils savent la mesure des vents et des tempêtes ; assurément, s’ils avaient vu seulement les flots comme de coutume et comme ils les avaient surmontés tant de fois, ils ne rechercheraient pas qui p eut être la cause du naufrage, et ne tenteraient pas, au moyen d’une chose incertaine, d’éviter un péril certain. On ne doit pas se hâter, sur cet exemple, d’ajouter foi aux sorts, ou de joindre ce témoignage avec celui des Actes des Apôtres, où il est· rapporté que Matthias fut désigné par le sort pour l’apostolat, Act. 1, 1, seqq. alors que les privilèges de quelques-uns ne peuvent devenir la loi commune. De même que l’ânesse parle pour la condamnation de Balaam, Nom. 22; 1 ss, que Pharaon, Gen. 41, 1, seqq. et Nabuchodonosor, Dan. 2, 1, seqq. pour leur condamnation aussi, connaissent l’avenir par des songes, et toutefois ne comprennent pas le Dieu qui le leur révèle, et que Caïphe prophétise sans entendre le sens de sa prédiction, qu’il faut qu’il y en ait un qui périsse pour tous, Jn. 11 et 18, de même le sort tombe sur notre fugitif, non parla force des sorts et surtout de sorts des idolâtres, mais par la volonté de celui qui dirigeait ces sorts incertains. Ce qui suit : « Connaissons à cause de qui ce mal est suspendu sur nos têtes », ici nous devons entendre mal sans le sens d’affliction et de calamité, selon celte parole : « À chaque jour suffit son mal ; » Mat. 6, 34 ; et dans le prophète Amos : «. Il n’arrivera aucun mal dans la ville que Dieu ne l’ait fait ; » Amo. 3, 6 ; et dans Isaïe : « C’est moi, le Seigneur, qui fais la paix et qui crée les maux. » Isa. 45, 7. Ailleurs, mal s’entend con11ue le contraire de vertu, selon ce que nous avons déjà lu dans ce même Prophète : « Le cri du mal qu’elle a fait est monté jusqu’à moi. »

« Ils lui dirent donc : Indiquez-nous quelle est la cause de ce péril où nous sommes. À quoi vous occupez-vous ? quelle est votre patrie ? où allez-vous ? quel est votre peuple ? » Jon. 1, 8. Les Septante : « Ils lui dirent donc : Apprenez-nous à cause de qui ce mal est suspendu sur nous. À quoi vous occupez-vous ? d’où venez-vous ? où allez-vous ? de quelle contrée êtes-vous et de quel peuple ? » Celui que le sort a désigné, ils l’obligent à proclamer lui-même quelle est la cause de cette terrible tempête, ou pour qui la colère divine sévit contre eux : « Indiquez-nous qui est la cause que ce mal est près de fondre sur nous. » Quelle est