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Et maintenant Isaïe, qui a contemplé les séraphins : Le rejeton de Jessé se lèvera pour commander à tous les peuples ; les nations espéreront en lui. (Isa. 11, 10) Et Jacob : Le sceptre ne sera point ôté de Juda ; ni le prince de sa postérité jusqu’à ce que Celui qui doit être envoyé soit venu, et c’est lui qui est l’attente des nations. (Gen. 49,10) Et Malachie : Parce qu’en vous seront fermées les portes d’airain, et elles ne changeront pas ce qui est proposé, parce que, du levant jusqu’au couchant, votre nom est glorifié parmi les nations, et en tons lieux on offre l’encens au Seigneur, et un sacrifice pur. (Mal. 1,10-11) Et David encore : Nations, frappez des mains toutes ensemble : témoignez à Dieu votre ravissement par des cris d’allégresse. Car le Seigneur est élevé et terrible ; il est le roi suprême qui a l’empire sur toute la terre. Dieu est monté au milieu des cris de joie, et le Seigneur au bruit de la trompette. (Psa. 46, 1-2.5) Et un autre : Nations, réjouissez-vous avec son peuple. (Deu. 32,43) Et vous-même, à votre avènement, ne vous Êtes-vous pas empressé d’appeler à vous les mages, la citadelle des nations, la tyrannie de Satan, la vertu des démons ? en descendant sur la terre, n’en avez-vous pas fait des prophètes ? c’est vous qui appelez les mages ; les prophètes parlent des nations. Après être ressuscité de l’enfer, Nous dites aux disciples : Allez, instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit (Mt. 28,19) ; et quand vient cette malheureuse, cette infortunée, vous implorant pour sa fille, vous conjurant de la délivrer, vous lui dites : Je n’ai été envoyé qu’aux brebis de la maison d’Israël qui se sont perdues ; au centenier qui s’approche, vous dites : J’irai, et je le guérirai (Mt. 8,7) ; au larron : Aujourd’hui, vous serez avec moi dans le paradis (Luc. 23,43) ; au paralytique : Levez-vous, emportez votre lit, et allez (Mat. 9, 6) ; à Lazare : Lazare, venez ici, sortez (Jn. 11,43) ; et au bout de quatre jours qu’il était mort, il sortit. Vous purifiez les lépreux, vous ressuscitez les morts, vous rendez la force au paralytique, vous guérissez les aveugles ; vous sauvez les brigands, vous rendez la courtisane plus chaste qu’une vierge, et à celle-ci vous ne répondez rien ? Quelle étrange conduite ! qu’elle est étonnante ! incroyable !

7. Faites bien attention ! comprenez la force virile de cette femme et la sagesse et la sollicitude du Seigneur ; comprenez le profit du retard qu’elle supporta, le trésor que – lui ménageait un refus ; et si vous priez, vous aussi, sans recevoir, ne vous désistez jamais. Attention, faites bien attention. Quand les Juifs furent affranchis de la tyrannie des Égyptiens, et qu’ils s’échappèrent des mains de Pharaon, ils se dirigèrent vers le désert, pour entrer sur la terre des Chananéens ; idolâtres, impies, qui adoraient des pierres, des morceaux de bois, et manifestaient une grande impiété. Dieu alors imposa aux Juifs cette loi : Vous ne prendrez pas de leurs fils pour vos gendres, vous ne leur donnerez pas votre fille pour bru. N’échangez pas l’or avec eux, ne vous asseyez pas à la même table, n’habitez pas avec eux, n’ayez aucun autre rapport semblable, parce que ce sont des peuples injustes, et je vous mène dans leur pays pour qu’il devienne votre partage. (Exo. 23, 24 ; Deu. 7,3) Telles étaient à peu près les prescriptions de la loi : n’achetez pas, ne vendez pas, ni mariages, ni contrats ; quoique voisins, soyez séparés par les mœurs. N’ayez rien de commun avec eux, ni pactes, ni ventes, ni achats, ni mariages : il pourrait se faire que les liens de la parenté vous fissent glisser dans l’impiété ; la réciprocité des dons vous rendrait amis ; soyez, au contraire, toujours leurs ennemis. Qu’il n’y ait rien de commun entre vous et les Chananéens ; ne recevez ni leur or, ni leur argent, ni leurs vêtements, ni leurs filles, ni leurs fils, ni rien de semblable ; vivez à part vous. Vous avez une langue qui vous sépare, et je vous ai donné une loi, voilà pourquoi la loi s’appelle une baie. Car, de même qu’on entoure la vigne d’une baie, de même les Juifs sont entourés et défendus par la loi pour éviter qu’en la franchissant ils ne se mêlent avec les Chananéens. Ces peuples, en effet, avaient des commerces illégitimes ; les lois naturelles étaient perverties ; ils adoraient des idoles ; ils rendaient un culte à des morceaux de bois ; Dieu était outragé ; on égorgeait les enfants ; on méprisait les pères ; on insultait les mères ; tout était confondu, tout était bouleversé, c’était une vie de démons. Aussi les Juifs n’avaient aucun commerce avec eux, ils ne leur vendaient rien ; la loi interdisait aux Juifs, sous des peines sévères, tout mariage tout pacte, tout marché ; les Juifs n’avaient