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leur, les mordaient au visage dès leur naissance.

C’était en effet un terrible peuple que ces païens, dont les hordes innombrables, accourues des extrémités septentrionales de l’Asie, dévastèrent pendant deux tiers de siècle l’Italie, l’Allemagne et la France. Ils incendiaient les villes et les villages, égorgeaient les habitants ou les emmenaient prisonniers. La pitié leur était in-

 
Hongrois
Hongrois
Hongrois.
 
connue, car ils croyaient que les guerriers étaient servis dans l’autre monde par les ennemis qu’ils avaient tués dans celui-ci. Une défaite signalée que leur fit éprouver Othon, empereur d’Allemagne, délivra pour jamais de leurs ravages l’Europe occidentale. La terreur profonde qu’ils avaient inspirée se propagea longtemps encore après leur disparition, et les mères se servirent du nom des Hongrois, ogres, pour épouvanter leurs petits enfants. Voy. Fées, Omestès, etc.

Oiarou, objet du culte des Iroquois. C’est la première bagatelle qu’ils auront vue en songe, un calumet, une peau d’ours, un couteau, une plante, un animal, etc. Ils croient pouvoir, par la vertu de cet objet, opérer ce qui leur plaît, même se transporter et se métamorphoser.

Oigours. Voy. Ogres.

Oilette, démon sans renommée, invoqué dans les litanies du sabbat.

Oiseaux. Naudé conte que l’archevêque Laurent expliquait le chant des oiseaux, comme il en fit en jour l’expérience à Rome devant quelques prélats ; car il entendit un petit moineau qui avertissait les autres par son chant qu’un chariot de blé venait de verser à la porte Majeure, et qu’ils trouveraient là de quoi faire leur profit[1].

À la côte du Croizic, en Bretagne, sur un rocher au fond de la mer, les femmes du pays vont, parées avec recherche, les cheveux épars, ornées d’un beau bouquet de fleurs nouvelles ; elles se placent sur le rocher, les yeux élevés vers le ciel, et demandent avec un chant sentimental aux oiseaux de leur ramener leurs époux et leurs fiancés[2]. Voy. Augures, Corneille, Hibou, etc.

Okkisiks, nom sous lequel les Hurons désignent des génies ou esprits, bienfaisants ou malfaisants, attachés à chaque homme.

Oldenberg, montagne de l’Allemagne sous laquelle Charlemagne vit toujours avec ses douze pairs et son armée. Tradition locale.

Oldenbourg. « Je ne puis m’empêcher, dit Balthasar Bekker, dans le tome IV, chapitre xvii, du Monde enchanté, de rapporter une fable dont j’ai cherché aussi exactement les détails qu’il m’a été possible : c’est celle du fameux cornet d’Oldenbourg. « On dit que le comte Otton d’Oldenbourg, étant allé un jour à la chasse sur la montagne d’Ossemberg, fut atteint d’une soif qu’il ne pouvait étancher ; il se mit à jurer d’une manière indigne, en disant qu’il ne se souciait pas de ce qui pourrait lui arriver, pourvu que quelqu’un lui donnât à boire. Le diable lui apparut aussitôt

 
Oldenbourg
Oldenbourg
 
sous la forme d’une femme ; elle semblait sortir de terre ; elle lui présenta à boire dans un cornet
  1. Apologie pour les grands personnages accusés de magie.
  2. Cambry, Voyage dans le Finistère.