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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XIII, ii-iii.

convexités, sont très-propres aux mouvements obliques : on le comprend aisément, si l’on se rappelle (cf. II, xvii et xviii ; t. I, p. 210 et suiv.) le mouvement du radius et l’articulation de cet os avec l’humérus, et aussi celle du carpe avec l’apophyse mince du cubitus, appelée styloïde par quelques-uns ; car je ne crois pas nécessaire d’ajouter encore un troisième exemple. Mais si cela était nécessaire, rappelez-vous aussi celle du scaphoïde avec l’astragale et celle de l’astragale avec le tarse (cf. III, vii et viii ; t. I, p. 236) ; rappelez-vous comment, dans toutes ces articulations, les mouvements obliques s’exécutent, par la révolution, dans les deux sens, des cavités autour des convexités, qui demeurent immobiles. Une seule cavité tournant autour d’une seule saillie n’engendre que des mouvements obliques latéraux ; mais si deux mouvements obliques, en se combinant, font tourner la partie de chaque côté en s’écartant légèrement du centre, ce mouvement composé doit nécessairement produire un mouvement droit quand tous deux se produisent à la fois : c’est ce que nous avons déjà souvent démontré (cf., par exemple, I, xviii et xix ; t. I, p. 151 et suiv.). Nous avons encore démontré antérieurement (XII, v et xii) que, pour le rachis, il était mieux que les mouvements droits dérivassent de mouvements obliques.

Si vous vous rappelez tous ces faits, vous admirez déjà grandement, je pense, l’art de la nature, qui a trouvé pour les vertèbres le meilleur emboîtement, le mouvement le plus convenable, le nombre et la grandeur des apophyses, en un mot, toutes choses parfaitement d’accord entre elles et s’adaptant à tous les usages du rachis. En effet, les deux dernières vertèbres du dos, placées au bas de toutes les autres, possèdent, non sans raison, au lieu d’apophyses transverses, des apophyses descendantes établies sous les articulations (cf. chap. ii, p. 49, note 1 et p. 52) ; l’une de ces vertèbres reçoit la dernière des fausses côtes, qui est très-courte, très-mince, et dont le mouvement est faible et imperceptible ; l’autre donne attache à un des faisceaux du diaphragme : elles n’avaient donc pas besoin, comme les autres vertèbres thoraciques, d’apophyses transverses fortes, appuyées sur la partie des côtes située en cet endroit, et en même temps articulées solidement avec cette partie ; à la place de ces apophyses, elles possèdent des apophyses descendantes semblables à celles des vertèbres lombaires voisines.