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DES ORGANES GÉNITAUX.

particulier (voy. t. I, p. 327, note 1) la prévoyance que la nature a montrée dans tous leurs organes ; quant à l’homme (car c’est sur lui qu’a roulé, dès le principe, notre Traité), nous avons démontré que toutes les parties de son corps présentent une structure admirable ; eh bien, les parties relatives à la génération ne le cèdent en rien aux autres. De même, en effet, que la femme a deux cavités utérines qui aboutissent à un seul col, elle a deux mamelles qui sont comme les fidèles servantes, chacune de la cavité correspondante. Aussi Hippocrate a-t-il dit (Aph. V, 38) : « Chez une femme enceinte de deux jumeaux, si l’une des deux mamelles vient à s’affaisser, il y a avortement de l’un d’eux ; du garçon si c’est la mamelle droite qui s’affaisse, de la fille si c’est la gauche. » Cette remarque est d’accord avec cette autre (Aph. V, 48 ; cf. aussi Epid. VI, ii, 25, t. V, p. 291 et la Dissert. sur la phys.) : « Les fœtus mâles se développent de préférence à droite, et les femelles dans la cavité gauche. » Je sais que je touche à une question qui n’est pas de petite importance ; mais je sais aussi qu’on ne saurait expliquer convenablement les utilités des parties génitales sans parler de leurs fonctions naturelles.

J’ai démontré, dès le principe de tout cet ouvrage (I, xvi ; t. I, p. 141), qu’il n’est pas possible de découvrir les utilités d’aucune des parties, d’aucun organe, si l’on ne connaît la fonction de chaque partie spéciale de cet organe. Nous ferons donc maintenant comme nous avons fait dans tout ce qui précède, quand nous exposions les utilités des parties, donnant pour base aux raisonnements actuels les démonstrations faites ailleurs. En effet, dans nos Commentaires sur l’Anatomie d’Hippocrate[1], nous avons disserté longuement sur ce fait qu’un fœtus féminin se trouve rarement renfermé dans la cavité droite[2].

Tous les jours on voit clairement le rapport des mamelles avec les cavités utérines, soit qu’il s’agisse de l’avortement, accident sur

  1. Ce livre est malheureusement perdu ; il n’en reste que de très-courts fragments, que je ferai connaître dans l’Histoire littéraire de Galien.
  2. C’est aussi le sentiment d’Aristote (Hist. anim., VII, iii, init. — Cf. aussi, Gen. anim., IV, i, p. 394, l. 28). « Quant aux mâles, dit-il, leur mouvement commence vers le quarantième jour, et plus particulièrement à gauche ; celui des femelles se fait sentir au quatre-vingt-dixième jour, et surtout à droite ; mais on