Le lecteur a certainement deviné qu’il s’agit ici de ce que nous pourrions appeler la queue de la poire dans les dessins suivants : page 107, Beer et Mädler, au point d de l’hémisphère de gauche ; page 151, Lockyer, fig. 89 et 90 ; page 162, id., fig. 104 ; page 167, lord Rosse, fig. 3 ; page 177, Kaiser, fig. 115 ; page 186, Dawes, fig. 119 et 120, c’est-à-dire de l’appendice de la mer Terby, lequel n’a pas été représenté sur notre carte de la page 69, parce que nous le considérons précisément comme essentiellement variable.
En 1879, M. Schiaparelli l’a retrouvé : il était redevenu visible. Il lui a donné le nom de « canal du Nectar ».
En 1877, M. Green a signalé là un petit lac (voy. p. 278, fig. 168 a), auquel il a donné le nom de « lac Schiaparelli ». Il croit que ce petit lac, formant un point intermédiaire entre l’océan de la Rue et la mer Terby, fait croire, par des images indécises comme elles le sont le plus souvent, à un canal réunissant les deux mers.
Pour nous, il se passe là des changements certains d’une année à l’autre, et l’explication basée sur des variations liquides est justifiée.
Reprenons l’œuvre de l’astronome italien.
Il y a sur Mars des régions de teintes intermédiaires entre les mers sombres et les continents clairs. Que représentent-elles ?
« Si l’on regarde les taches de Mars comme de simples colorations d’un sol solide, ces variétés de tons ne demandent aucune explication particulière. Le règne minéral et également le règne végétal peuvent offrir toutes les gradations de tons et toutes les colorations possibles. Mais, si nous attribuons cette variété de clair-obscur à des couches liquides, nous trouverons une explication plus naturelle et plus instructive des faits observés. Il nous suffira, pour cela, de considérer le ton comme proportionnel à l’absorption des rayons solaires par la couche liquide, et, dans ce cas, les régions grises dont il s’agit seront des bancs sous-marins ou des bas-fonds. On voit sur la mer Érythrée les nuages se condenser là de préférence, ce qui s’accorderait avec une température plus basse, due précisément à des bas-fonds ou à des bancs. L’isthme de l’Hespérie, à l’endroit où la mer