Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 1, 1892.djvu/290

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
278
LA PLANÈTE MARS.

neau offrait un contraste très grand avec le ton orange de la région australe, contraste qui s’accroissait considérablement lorsque des nuages passaient devant la planète. L’hémisphère nord n’a pas montré de taches géographiques : l’atmosphère y était peu transparente. IL semble que les environs du pôle nord devaient être au loin chargés des vapeurs destinées à se condenser bientôt pour former les neiges polaires.

» Une observation intéressante a été faite le 21 août. Une série de lignes a été vue, convergeant vers le pôle nord, indiquant sans doute un courant d’air froid vers l’équateur.

» Mers. — Les mers ont présenté un ton gris verdâtre, qui peut être dû en Fig. 168

Aspect de Mars le 2 septembre 1877. Dessin de M. Green.
partie au contraste des continents jaunes presque orangés, mais qui peut être en partie réel, si l’on en juge par les variations de tons observées. Si l’intensité de ces tons foncés correspond à des profondeurs d’eau, la mer du Sablier et la mer Terby doivent être très profondes.

» Cette dernière mer a des contours bien nets, et se montre légèrement allongée de l’Est à l’Ouest, Cette mer est généralement représentée comme rattachée à l’océan de la Rue par un canal foncé, et elle offre en effet cet aspect quand elle arrive et qu’on la voit obliquement. Mais, lorsque la vision est directe et bien nette, ce n’est pas un canal que l’on devine, c’est un petit lac, que l’on distingue très nettement, comme on le voit ici (fig. 168) sur le dessin fait par l’auteur le 2 septembre à 1h 10m du matin. »

Ce petit lac est désigné sur ce dessin par la lettre a. La lettre b indique la position de l’île neigeuse de Hall.