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LA PLANÈTE MARS.

à la longitude de 28°. Les changements observés s’expliqueront facilement en admettant qu’au commencement de mes observations la configuration dont il s’agit, qui est persistante dans les fig. 10, 11, 13, 14, 15, 17 et 18 du P. Secchi, a été voilée par des nuages qui se dissipèrent graduellement jusqu’à la fin ; quoique la configuration n’ait pas été entièrement découverte, elle était devenue beaucoup mieux visible à la fin de mes observations.

Il s’agit d’une région que nos lecteurs connaissent fort bien, de notre fameuse mer du Sablier. Eh bien, tout en admettant avec l’auteur l’influence

Fig. 97. — Dessin de Lockyer. 3 octobre 1862, à 10h 30m.
de nuages blancs, nous verrons plus loin que le bord gauche de cette mer, précisément sur la zone marquée f et y, est très variable.

Pour prendre un autre exemple, ajoute l’auteur, dans le no 14 de mes dessins (fig. 95), la tache a de Beer et Mädler est entièrement invisible, tandis que dans le no 15 (fig. 96) pris quelques minutes après, elle est absolument évidente et très remarquable.

Mais, outre les nuages qui, comme nous venons de le voir, oblitèrent de temps en temps, en totalité ou en partie, les régions sombres de la planète et donnent naissance à des variations de contours et de tons déformant en apparence l’aspect des configurations, l’atmosphère assez dense de Mars avec ses brouillards et ses brumes doit jouer aussi un certain rôle. Je mentionne ce fait spécialement dans le but d’établir que quoiqu’on l’observe avec certitude dans l’hémisphère austral au milieu de l’été sur les taches, lorsqu’elles apparaissent au bord du