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LOCKYER.

moins foncées, en proportion de la densité de ces nuages, et les régions claires plus claires dans la même proportion. Ils ne peuvent jamais d’une région claire faire une région sombre[1]. S’il en est ainsi, lorsque nous observons une tache foncée bien définie, nous pouvons être certains qu’il n’y a pas de nuages au-dessus d’elle et que nous voyons bien la surface même de la planète. Nous ne pouvons pas être assurés cependant, à moins que nous connaissions bien la localité par des observations antérieures, que des régions sombres ne sont pas au-dessous de régions claires,



Fig. 96. — Dessin de Lockyer, 25 septembre 1862, à 10h 50m.

Quelques exemples de passages de nuages ont été soupçonnés par le P. Secchi, en 1858. M. Lockyer en présente ici qu’il qualifie d’incontestables (unmistakeable) : les voici. Dans le dessin pris le 3 octobre, à 10h 30m (fig. 97) l’espace qui s’étend de x à y se montrait dépourvu de toute tache sombre ; dans le croquis pris le même soir à 11h 23m (fig. 98), une tache se montra vers y, laquelle s’accentua progressivement et s’étendit jusqu’à x à 11h 51m, heure à laquelle fut faite la fig. 99.

Maintenant, ajoute l’auteur, cette localité est une de celles que nous connaissons le mieux, car elle a été admirablement observée par Warren de la Rue, le P. Secchi et d’autres, et il n’y a aucun doute que le dessin no 8 de ce dernier observateur ne représente l’aspect normal de cette région située sur l’équateur,

  1. Est-ce bien sûr ?