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LA PLANÈTE MARS.

celles qui ont offert le même aspect en 1830 : ces mers sont généralement presque entièrement entourées de terres.

La variation des neiges polaires est un sujet bien intéressant d’observation. En 1830, le solstice d’été de l’hémisphère sud de Mars est arrivé le 8 septembre et le minimum des neiges polaires (1/20 du diamètre apparent de la planète) a été observé le 5 octobre, c’est-à-dire 27 de nos jours après la plus haute élévation du Soleil sur cet hémisphère. En 1862, le solstice est arrivé le 30 août : or, le 23 de ce mois, la zone neigeuse offrait un diamètre

Fig. 99. — Dessin de Lockyer, 3 octobre 1862, à 11h 51m.
égal au 1/5 de celui de la planète, mais le 25 du mois suivant elle a au 1/10, et le 11 octobre au 1/13 de ce même diamètre, et c’est à peine si l’on pouvait la distinguer. Puis, ces neiges recommencèrent de nouveau à s’accroître.

Cette fusion très rapide des glaces polaires australes doit être attribuée à la grande excentricité de l’orbite de Mars et au fait que l’été de l’hémisphère sud arrive lorsque la planète est voisine ne de son périhélie. Le centre de la calotte polaire neigeuse ne coïncide pas avec le pôle, mais se trouve à quelques degrés du pôle géographique et vers le 20e degré de longitude ; au contraire, au pôle nord ou inférieur, visible en 1857, le P. Secchi a constaté que la calotte de glace est centrée sur le pôle.

Parfois la neige polaire a paru si brillante que, comme le croissant de la