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LA PLANÈTE MARS.

Ces observations de 1862 confirment donc de la manière la plus satisfaisante la théorie de la permanence absolue des configurations de la planète. Il y a néanmoins des discordances inexplicables entre les observations faites à l’aide d’instruments différents, même entre les mains des observateurs les plus habiles.

Quoique la fixité complète des configurations générales de la planète soit maintenant hors de doute, cependant journellement, et nous pourrions dire heure par heure, des variations dans les détails et dans les tons des différentes

Fig. 95. — Dessin de Lockyer. 25 septembre 1862, à 10h 44m.
parties de la planète claires ou sombres peuvent être observées. L’auteur ne doute pas que ces changements ne soient causés par le passage de nuages sur les différentes configurations : « These changes are, I doubt not, caused by the transit of clouds over the different features. »

Une atmosphère pure et sans nuages, tant ici que sur Mars, écrit l’auteur, a pour effet de rendre les régions foncées de la planète plus foncées et plus distinctes ; les lignes de rivages, si l’on peut s’exprimer ainsi, étaient si fines et si légères qu’il est complètement impossible de les représenter exactement. Beer et Mädler ont déjà remarqué que généralement un certain temps s’écoule avant que les taches, d’abord vagues lorsqu’on commence l’observation, deviennent nettes et bien distinctes.

Des nuages, au contraire, auront pour effet de rendre les régions sombres