Le ballon a la forme ovoïde que l’on donne aujourd’hui aux ballons dirigeables. Une machine à vapeur à grande vitesse, du système Compound, à triple expansion et du genre pilon, est placée dans la nacelle. Elle est chauffée par le pétrole, et la fumée se rabat à la partie inférieure, comme dans le ballon de Giffard de 1852. La vapeur vient se liquéfier dans un condenseur à vapeur, tel que nous l’avons décrit dans ce volume (Supplément à la machine à vapeur et aux bateaux à vapeur) [1], puis l’eau liquéfiée retourne à la chaudière, comme sur les chaudières marines ; de sorte que la même eau sert continuellement. On sait que ce genre de moteur est appliqué aujourd’hui pour actionner des bateaux torpilleurs.
L’arbre de la machine fait tourner, par une courroie de transmission, une hélice double, placée inférieurement aux deux flancs de l’aérostat, le plus près possible du centre de la résistance, lequel correspond à peu près au centre de l’appareil total et à son centre de gravité.
M. Gabriel Yon a donné les tableaux suivants des dimensions et des conditions principales de l’aérostat à vapeur qu’il a étudié.
Vitesse absolue en air calme, à l’heure |
40 | km |
Longueur du ballon |
60 | m |
Diamètre du ballon |
10 | m |
Hauteur du ballon |
13 | m,1533 |
Section du maître couple |
88 | mm |
Surface totale de l’aérostat |
1 450 | m |
Volume de la poche à air |
500 | |
Cube total de l’aérostat |
2 900 | |
Effort ascensionnel correspondant |
3200 | kg |
Vitesse de l’aérostat par seconde |
11 | m,111 |
Section de l’aérostat |
88 | |
Coefficient de résistance du plan mince par mètre carré pour 1 mètre à la seconde |
135 | gr |
Résistance proportionnelle à l’avancement du système |
2036 | km,0475 |
Force correspondante en chevaux sur l’aérostat |
27 | ch,160 |
Recul de l’hélice et frottement des ailes dans l’air |
20 | p. 100 |
Nombre de tours de l’hélice par minute |
70 | t |
Vitesse de l’hélice à la circonférence |
40 | m,317 |
Poids du matériel aérostatique complet |
800 | kg |
Poids de la portée mécanique complète |
1 600 | |
Engins de guerre soulevés (dynamite et torpilles) |
400 | |
Effort ascensionnel disponible |
400 |
M. Gabriel Yon estime qu’un pareil véhicule, grâce à ses énormes dimensions et à la puissance de sa machine à vapeur, marcherait à la vitesse de 40 kilomètres à l’heure, en air calme (3 mètres par seconde). Cette vitesse triompherait d’un vent de faible puissance, qui n’a guère que 1 à 2 mètres par seconde.
Si le projet du savant aéronaute était mis à exécution, il y aurait grande probabilité qu’il réalisât la direction aérienne.
CHAPITRE VII
Dans les Merveilles de la science [2], nous avons, incidemment, dit quelques mots de la question du plus lourd que l’air, c’est-à-dire de la prétention, affichée par quelques aéronautes et physiciens de nos jours, de construire des machines aériennes volantes, qui, malgré leur poids, supérieur à celui de l’air, flotteraient dans l’atmosphère, grâce à la puissance de leur moteur, lequel s’appuierait sur l’air résistant, ainsi que l’hélice fait avancer un navire en s’appuyant sur l’eau.
Il n’y a rien de mathématiquement impossible à ce résultat. La seule condition, c’est de trouver un moteur tellement puissant, et en même temps tellement léger, qu’il produise, en agissant sur l’air, un effort de