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SUR L’HÔTEL DE CLUNY.

d’Albert Durer[1], de Péter Vischer[2], et d’un grand nombre de leurs collaborateurs, dont les beaux et nombreux travaux révèlent seuls l’existence, tant le culte de la célébrité, si fervent de nos jours, était alors négligé (F).

Ce ne fut que dans les communications ouvertes avec l’Italie, d’abord dans l’échauffourée napolitaine de Charles VIII (1495) (G), et surtout par la guerre, d’abord si heureuse, entreprise par Louis XII pour recueillir la succession de Valentine de Milan, sa grand’mère, que les leçons tirées de la contemplation des nouvelles créations dues à ces grands génies, jointes à quelques démonstrations obtenues, à Amboise par exemple, de quelques-uns d’entre eux,

  1. Peintre, graveur et sculpteur, né en 1474.

    Remarquons, à propos des qualités multiples que nous accolons aux noms de tous ces grands artistes, qu’aucun de ceux des 15e et 16e siècles ne se borna à la culture d’une branche d’art. La démonstration serait facile, mais trop longue pour notre espace. Rappelons seulement que il Rosso (maître Roux), appelé par François Ier (dont il reconnut les bienfaits par une bassesse), pour remplacer, comme peintre, André del Sarto, construisit la galerie de Fontainebleau ; que Primatice contribua autant à la construction qu’à la décoration du même château, et qu’il fut chargé de l’exécution de la fontaine colossale projetée par Cellini, et de la fonte des premiers grands bronzes moulés sur l’antique que la France ait possédés ; que Raphaël commenta Vitruve, et que Jules Romain, son élève, passé maître en peinture, était nommé architecte de St.-Pierre de Rome, quand la mort l’atteignit en 1543, etc.

  2. Nous renvoyons à une note spéciale (E) pour quelques détails sur ce grand artiste, dont le nom même était resté inconnu en France.