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NOTES.

CHÂTEAU D’AMBOISE.


(G), page 15.

Charles VIII avait rapporté de sa campagne de Naples, et de son séjour, peu prolongé cependant dans la haute Italie, des dispositions très-favorables aux arts : écoutons ce que dit Comines du commencement d’exécution de ses plans, lorsque la mort la plus inattendue vint le frapper dans son château d’Amboise « où il avoit entrepris le plus grand édifice que commença roi, tant au château qu’en ville : et se peut voir par les tours par où l’on monte à cheval ; et par ce qu’il avoit entrepris en la ville dont les patrons étoient faits de merveilleuse entreprise et despence, et qui de long-temps n’eussent pris fin, et avoit amené de Naples plusieurs ouvriers excellents en plusieurs ouvrages : comme tailleurs (sculpteurs) et peintres, et sembloit que ce qu’il entreprenoit étoit entreprise de roi jeune, et qui ne pensoit point à la mort, mais espéroit longue vie. » Livre viii, chap. 18.

Si Charles VIII espérait longue vie, c’est qu’il n’ajoutait pas la même foi que son historien, aux prédictions dont il fut l’objet de la part d’un prescheur florentin, Jérôme Savonarole. Il faut lire dans Comines, livre viii, chap. 2 et 19, comme quoi frère Hiéronime publia en chaire et annonça à cet historien, en 1495, et au roi lui-même, à son retour de Naples, que, malgré la grande assemblée des Vénitiens qui s’opposait à son passage, « l’honneur de la campagne lui demeureroit, n’eust-il que cent hommes en sa compagnie, et que Dieu qui l’avoit conduit au venir, le conduiroit encore