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metre, longue d’environ un pié, cannelée dans sa longueur, un peu veloutée & s’ouvrant d’elle-même quand elle est mûre ; cette silique renferme une houate fort courte, de couleur tannée, un peu cendrée, luisante, & plus fine que de la soie, voyez l’article Coton de Mahot. Le bois de cet arbre est blanchâtre, extrèmement mou, & presque aussi léger que du liége ; il est percé dans le cœur & rempli d’une moëlle blanche, seche, très-légere, qui s’étend & se prolonge de la grosseur du doigt dans toute la longueur du tronc & des branches ; les pêcheurs coupent ces branches par tronçons, de 5 à 6 pouces de longueur, & après en avoir enlevé la moëlle avec une broche de bois, ils les enfilent dans une corde, & s’en servent au lieu de liége, pour soutenir la partie supérieure de leurs filets au-dessus de la surface de l’eau. M. le Romain.

Mahot couzin, s. m. (Botan.) plante rameuse très-commune aux îles Antilles, croissant parmi les brossailles qu’elle enlace de ses branches. Ses feuilles sont de moyenne grandeur, assez larges, dentelées sur les bords, flexibles & douces au toucher. Elle porte des petites fleurs jaunes à cinq pétales, renfermant un petit grain rond de la grosseur d’un pois, tout couvert de petites pointes crochues au moyen desquelles il s’attache facilement au poil des animaux & aux habits des passans. La racine de cette plante est assez forte, longue, blanche, charnue extérieurement & coriace dans son milieu : elle est estimée des gens du pays, comme un excellent remede contre le flux de sang. La façon de s’en servir est d’en raper la partie la plus tendre, & de la mettre bouillir légerement dans du lait, dont on fait usage trois fois le jour jusqu’à parfaite guérison.

MAHOUTS, s. m. pl. (Drap.) il s’en fabrique en France & en Angleterre ; ce sont des draps de laine destinés pour les échelles du Levant.

MAHOUZA, (Géog.) ville d’Asie dans l’Iraque arabique, située près de Bagdat. Cosroës, fils de Nouschirvan, y établit une colonie des habitans d’Antioche qu’il avoit conquise.

MAHURAH, (Géog.) ou MAHOURAT, ville d’Asie dans l’Indoustan, à peu de distance de celle de Cambaye. C’est peut-être la même ville que Massourat, qu’on appelle par abréviation Sourat. (D. J.)

MAHUTES, s. f. (Fauconn.) ce sont les hauts des ailes pris du corps de l’oiseau.

MAI, s. m. Maius, (Chronol.) le cinquieme mois de l’année à compter depuis Janvier, & le troisieme à compter le commencement de l’année du mois de Mars, comme faisoient anciennement les Romains. Voyez Mois & An, & l’article suivant.

Il fut nommé Maius par Romulus, en l’honneur des sénateurs & nobles de la ville qui se nommoient majores, comme le mois suivant fut nommé Junius, en l’honneur de la jeunesse de Rome, in honorem juniorum ; c’est-à-dire de la jeunesse qui servoit à la guerre, d’autres prétendent que le mois de Mai a tiré son nom de Maja, mere de Mercure, à laquelle on offroit des sacrifices dans ce mois.

C’est dans ce mois que le soleil entre dans le signe des gémeaux, & que les plantes fleurissent.

Le mois de Mai étoit sous la protection d’Apollon ; c’étoit aussi dans ce mois que l’on faisoit les fêtes de la bonne déesse, celles des spectres appellés muria, & la cérémonie du regi-fugium ou de l’expulsion des rois.

Les anciens ont regardé ce mois comme malheureux pour le mariage : cette superstition vient peut-être de ce qu’on célébroit la fête des esprits malins au mois de Mai, & c’est à propos de cette fête qu’Ovide dit au cinquieme livre de ses fastes,

Nec viduæ tædis eadem, nec virginis apta
Tempora, quæ nupsit, non diuturna fuit :
Hâc quoque de causâ, site proverbia tangunt,
Mense malas Maïo nubere vulgus ait.

Chambers.

Mai, (Antiq. rom.) le troisieme mois de l’année selon le calendrier de Romulus, qui le nomma Maïus en considération des sénateurs & des personnes distinguées de la ville, qu’on appelloit majores. Ainsi le mois suivant fut appellé Junius, en l’honneur des plus jeunes, in honorem juniorum. D’autres veulent que Mai ait pris son nom de Maïa, mere de Mercure : ce mois étoit sous la protection d’Apollon.

Le premier jour on solemnisoit la mémoire de la dédicace d’un autel dressé par les Sabins aux dieux Lares. Les dames romaines faisoient ce même jour un sacrifice à la bonne déesse dans la maison du grand pontife, où il n’étoit pas permis aux hommes de se trouver : on voiloit même tous les tableaux & les statues du sexe masculin. Le neuvieme on célébroit la fête des lémuries ou rémuries. Le 12 arrivoit celle de Mars, surnommé ultor, le vengeur, auquel Auguste dédia un temple. Le 15, jour des ides, se faisoit la cérémonie des Argiens, où les Vestales jettoient trente figures de jonc dans le Tibre par-dessus le pont Sublicien. Le même jour étoit la fête des marchands, qu’ils célébroient en l’honneur de Mercure. Le 21 arrivoient les agonales. Le 24 étoit une autre cérémonie appellée regifugium, la fuite des rois, en mémoire de ce que Tarquin le superbe avoit été chassé de Rome & la monarchie abolie.

Le peuple romain se faisoit un scrupule de se marier dans le cours de Mai, à cause des fêtes lémuriennes dont nous avons parlé, & cette ancienne superstition subsiste encore aujourd’hui dans quelques endroits.

Ce mois étoit personnifié sous la figure d’un homme entre deux âges, vêtu d’une robe ample à grandes manches, & portant une corbeille de fleurs sur sa tête avec le paon à ses piés, symbole du tems où tout fleurit dans la nature.

C’est ce mois, dit Ausone, qu’Uranie aime sur tout autre ; il orne nos vergers, nos campagnes, & nous fournit les délices du printems ; mais la peinture qu’en donne Dryden est encore plus riante.

For thee, sweat month, the groves green liv’ries wear,
If not the first, the fairest of the year.
For thee the graces lead the dancing hours,
And nature’s readi pencil paints the flow’rs.
Each gentle breast with kindly warmth thou moves,
Inspires new flames, revives extinguish’d loves.
When thy short reign is past, the fev’rish sun
The sultry tropicks fears and goes more slowly on

D. J.

Mai, s. m. (Marine.) c’est une espece de plancher de bois fait en grillage, sur lequel on met égoutter le cordage lorsqu’il est nouvellement sorti du goudron. Voyez Pl. II. Marine, la vûe d’une étuve & de ses travaux. (Z)

Mai, (Hist. mod.) gros arbre ou rameau qu’on plante par honneur devant la maison de certaines personnes considérées. Les clercs de la bazoche plantent tous les ans un mai dans la cour du palais. Cette cérémonie se pratique encore dans nos villages & dans quelques-unes de nos villes de province.

Mai, (Economie rustique.) c’est le fond d’un pressoir, la table sur laquelle on place les choses qu’on veut rouler pour en exprimer le suc.

Mai, (Economie domestique.) espece de coffre où l’on paitrit la pâte qui fait le pain quand elle est cuite. Voyez l’article Pain.

MAIDA, (Géog.) petite ville d’Italie au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, au pié du mont Appennin, & à 8 milles de Nicastro ; c’est