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linéale lorsque sa progression suit l’ordre des lignes de degré en degré. (A)

LINÉAMENT, s. m. (Divin.) trait fini ou petits signes qu’on observe dans le visage, & qui en font la délicatesse. C’est ce qui fait qu’on conserve toûjours le même air, & qu’un visage ressemble à un autre.

C’est par-là que les Physionomistes prétendent juger du tempérament & des inclinations. Voyez Physionomie & Visage.

Les Astrologues, Devins & autres charlatans, s’imaginent aussi connoître par ce moyen quelle doit être la bonne ou mauvaise fortune d’une personne.

LINFICIUS LAPIS, (Hist. nat.) pierre inconnue qui, si l’on s’en rapporte à Ludovico Doleo, avoit la vertu de guérir le mal caduc & un grand nombre d’autres maladies.

LINGAM, (Histoire des Indiens.) autrement LINGAN ou LINGUM ; divinité adorée dans les Indes, sur-tout au royaume de Carnate : cette divinité n’est cependant qu’une image infâme qu’on trouve dans tous les pagodes d’Isuren. Elle offre en spectacle l’union des principes de la génération, & c’est à cette idée monstrueuse que se rapporte le culte le plus religieux. Les bramines se sont reservé le privilege de lui présenter des offrandes ; privilege dont ils s’acquittent avec un grand respect & quantité de cérémonies. Une lampe allumée brûle continuellement devant cette idole ; cette lampe est environnée de plusieurs autres branches, & forme un tout assez semblable au chandelier des Juifs qui se voit dans l’arc triumphal de Titus ; mais les dernieres branches du candélabre ne s’allument que lorsque les bramines font leur offrande à l’idole. C’est par cette représentation qu’il prétendent enseigner que l’être suprème qu’ils adorent sous le nom d’Isuren, est l’auteur de la création de tous les animaux de différentes especes. Voyez de plus grands détails dans le christianisme des Indes de M. de la Croze, ouvrage bien curieux pour qui sait le lire en philosophe. (D. J.)

LINGE, s. m. (Gramm.) il se dit en général de toute toile mise en œuvre. Il y a le linge de table, le linge fin, le gros linge, le linge de jour, le linge de nuit, &c. Voyez l’article Toile.

LINGEN, (Géogr.) ville d’Allemagne dans la Westphalie, capitale d’un petit comté de même nom que le roi de Prusse possede aujourd’hui. Lingen est sur l’Embs, à 12 lieues N. O. d’Osnabruck, 15 N. O. de Munster. Long. 25. 5. lat. 52. 32. (D. J.)

LINGERES, s. f. (Commerce.) femmes qui font le commerce du linge & de la dentelle ; elles s’appellent maîtresses lingeres, toilieres, canevassieres. Pour être reçues à tenir boutique, il faut avoir été apprentisse deux ans : les femmes mariées ne sont point admises à l’apprentissage, & chaque maîtresse ne peut avoir qu’une apprentisse à-la-fois. Elles vendent toutes sortes de marchandises en fil & coton ; elles contractent sans le consentement de leurs maris ; elles ont quatre jurées, dont deux changent tous les ans, l’une femme & l’autre fille.

LINGERIE, s. f. il a deux acceptions ; il se dit de l’endroit destiné dans une grande maison à serrer le linge, & de tout commerce en linge, comme dans cette phrase, il fait la lingerie, où le mot lingerie se prend dans le même sens que dans celle-ci : il fait la bijouterie.

LINGHE, la, ou la LINGE, (Géog.) riviere des Pays-Bas ; elle a sa source en Gueldres dans le haut Betuwe, & tombe à Gorkom dans la Meuse. (D. J.)

LINGELLE, s. f. (Comm.) Voyez Flanelle.

LINGONS, (Géogr. anc.) Lingones dans Tacite, nom d’un ancien peuple & d’une ancienne province

de France, aujourd’hui le Langresi. César est le premier qui ait fait mention de ce peuple ; il leur ordonne de lui fournir du froment qu’ils recueilloient en abondance, au rapport de Claudien, II. stilic, v. 94. Strabon a corrompu le nom des Lingones, car tantôt il les appelle Liggones, & tantôt Lincasii.

Ces peuples, aussi-bien que les Ædni, eurent le titre d’alliés des Romains ; ce qui fait que Pline les appelle Lingones fœderati. De son tems ils étoient attribués à la Gaule belgique, & dans la suite ils furent mis dans la Gaule celtique. Comme ils sont situés au milieu de ces deux Gaules, il n’est pas étonnant qu’ils aient été attribués tantôt à l’une, tantôt à l’autre.

Tacite, hist. liv. I. fait mention de civitas Lingonum ; mais par le mot civitas on ne doit point entendre la capitale seulement, il faut entendre tout le pays, solum Lingonicum, comitatum Lingonicum, pagum Lingonicum, qui étoit très-opulent au rapport de Frontin, & qui fournit 70 mille hommes armés à l’empereur Domitien.

Aussi met-on sous la dépendance des anciens Lingons une grande quantité de pays ; savoir le pays des Altuarii, le Duesnois, le Léçois, le Dijénois (aujourd’hui le Dijonois), l’Onchois, le Tonnerrois, le Bassigny, le pays de Bar-sur-Seine & de Bar-sur-Aube : du-moins presque tous ces pays étoient compris anciennement sous la dénomination de pagus Lingonicus. Son état présent est bien différent ; il fait seulement une partie de la généralité & du gouvernement de Champagne, quoique le diocèse de l’évêque s’étende plus loin. Voyez Langres.

Il ne faut pas confondre les Ligones de la Gaule belgique ou celtique, avec les Ligones, peuples de la Gaule cispadane : ceux-ci tiroient leurs noms des Gaulois, Ligons, qui avoient passé en Italie avec les Boiens. leur pays n’étoit pas considérable ; ils étoient séparés des Veneti par le Pô, de la Toscane par l’Apennin, des Boïens, au couchant, par la riviere d’Idice, & étoient bornés à l’orient par le fleuve Montone. L’on voit par-là que leur territoire comprenoit une partie du Bolognèse, de la Romagne propre, & de la Romagne florentine. (D. J.)

LINGOT, s. m. (Chimie.) morceau de métal brut qui n’est ni monnoyé ni ouvragé, n’ayant reçu d’autre façon que celle qu’on lui a donnée dans la mine en le fondant & le jettant dans une espece de moule ou creux que l’on appelle lingotiere.

Les lingots sont de divers poids & figures, suivant les différens métaux dont ils sont formes. Il n’y a que l’or, l’argent, le cuivre & l’étain qui se jettent en lingots.

LINGOTIERE, s. f. en terme d’Orfeverie, est un morceau de fer creux & long pour recevoir la matiere en fusion, ce qui forme le lingot. Le plus grand mérite d’une lingotiere est d’être sans paille ; il y en a de différentes grandeurs, avec des piés ou sans piés. Il faut qu’elles soient un peu plus larges du haut que du bas pour que le lingot puisse sortir en la renversant. Quand on voit que la matiere est bientôt prête à jetter, l’on fait chauffer la lingotiere assez pour que le suif fonde promptement ; quand on en met pour la graisser, l’on n’en laisse que ce qui est resté après l’avoir retournée, ensuite l’on jette. Voyez Jetter. Il y en a quelques-unes où il y a une petite élévation pour poser le creuset, afin de faciliter celui qui jette. Voyez nos Pl. d’Orfevr.

LINGUAL, le, adj. (Anat.) ce qui appartient à la langue. Voyez Langue.

Nerf lingual, voyez Hypoglosse.

Artere sub-linguale, voyez Ranine.

Glande sub-linguale, voyez Hypoglotide.

Lingual, adj. (Bandage.) terme de Chirurgie. Machine pour la réunion des plaies transversales de