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Elle a titre d’évêché, & appartient à l’archevêque de Saltzbourg, dont elle est suffragante ; sa position est à 16 lieues N. O. de Pettaw. Long. 32. 45. latit. 46. 44. (D. J.)

LAVARET, s. m. (Hist. nat. Icthyol.) espece de saumon ou de truite qui se trouve dans les lacs du Bourget & d’Algubellelle en Savoie. Le lavaret a le dernier aîleron du dos gras & rond comme le saumon & la truite ; il est de la longueur d’un pié ; son corps est poli, applati comme au hareng & à l’alose ; couvert d’écailles claires & argentées, & traversé d’une ligne depuis les ouies jusqu’à la queue. Il a près des ouies deux aîles ; deux au ventre près de l’anus, une autre sur le dos assez grande, & une sixieme grasse comme aux truites ; sa queue faite en deux pointes noires par le bout ; il a de chaque côté quatre ouies doubles ; le cœur fait à angles ; le foie sans fiel ; point de dents ; la chair blanche, molle, de bon goût, point gluante, d’un suc salubre & moyennement nourrissant. Il fait ses œufs en automne. Rondelet.

LAVATERA, s. f. (Hist. nat. Botan.) « genre de plante dont la fleur est tout-à-fait semblable à celle de la mauve ; mais le pistil devient un fruit d’une structure toute différente. C’est une espece de bouclier membraneux, enfoncé sur le devant, garni en dessous d’un rang de semences, disposées en maniere de cordon, de la forme d’un petit rein sans enveloppe, attachées par leur échancrure à un petit filet ». Tournefort, Mem. de l’acad. Roy. des Scienc. année 1706. Voyez Plante.

LAVATRA, lavatra, gen. orum. (Géog. anc.) ancien lieu de la grande Bretagne, selon l’itinéraire d’Antonin, entre Caractoni & Verteris. Comme on place Caractoni à Cattarie, & Verteris à Brongh, on croit que Lavatra étoit à Bow ; mais il semble, dit M. Gale, qu’il reste encore des vestiges du nom de Lavatra dans celui de Lartingten, bourgade voisine, située sur le ruisseau de Laver. (D. J.)

LAVATION, s. f. (Littérat.) fête des Romains, en l’honneur de la mere des dieux. On portoit ce jour-là, sur un char, la statue de la déesse, & on alloit ensuite la laver dans le raisseau Almont, à l’endroit où il se jette dans le Tibre ; cette solemnité qu’on célébroit le 25 de Mars, fut instituée en mémoire du jour que le culte de Cybele fut apporté de Phrygie à Rome. (D. J.)

LAVAUR, (Géog.) Ce mot est composé du nom même, & de l’article, de sorte qu’il devroit s’écrire La-Vaur ; car le nom latin est Vaurum, Vaurium, ou Castrum vauri, ville de France dans le haut-Languedoc, avec un évêché érigé par Jean XXII en 1316, suffragant de Toulouse. Il s’y tint, vers l’an 1212, un concile contre les Albigeois, dont elle embrassoit la doctrine. Cette ville est sur l’Agoût, à 8 lieues S. O. d’Alby, 8 N. E. de Toulouie, 160 S. O. de Paris. Long. 19. 32. lat. 43. 42.

LAUBACH, Laubacum, (Géog.) ville d’Allemagne, capitale de la Carniole, avec un évêché suffragant d’Aquilée, mais exempt de sa jurisdiction. Les Italiens nomment cette ville Lubiana : elle est sur la petite riviere de Laubach, à 12 lieues S. E. de Clagenfurt, 20 N. E. d’Aquilée, 62 S. O. de Vienne. Long. 32. 22. lat. 46. 20. (D. J.)

LAUBINGUÉ, s. m. (Hist. nat. Bot.) plante de l’isle de Madagascar, qui prise en décoction ou appliquée extérieurement, est un remede souverain contre les diarrhées.

LAUDA, (Géog.) place d’Allemagne en Franconie, sur le Tauber, dans l’évêché de Wurtzbourg, à 5 milles de cette ville, & à 2 de Mariendal. Long. 27. 20. lat. 49. 36. (D. J.)

Lauda, (Géog. anc.) fleuve navigable de la Mauritanie Tangitane, selon Pline, liv. V. II. Le P. Har-

douin croit que le nom moderne est Gomera. (D. J.)

LAUDANUM, s. m. (Pharm.) le laudanum qui est encore appellé extrait d’opium, n’est autre chose que ce suc épaissi, auquel on a fait subir une purification au moins fort inutile. Cette purification ou prétendue extraction consiste à faire fondre l’opium dans de l’eau sur un petit feu, à le passer à travers un linge pour en séparer quelques ordures, & à le rapprocher de nouveau sur un feu doux. La dose & les vertus du laudanum sont les mêmes que celles de l’opium. Voyez Opium. (b)

Laudanum liquide de Sydenham (Pharmacie.) Prenez opium choisi coupé par tranches, deux onces ; safran une once, canelle & gérofle en poudre, de chacun un gros ; mettez-les dans un vaisseau convenable ; versez par-dessus vin d’Espagne une livre ; digérez pendant quelques jours au bain-marie, remuant le vaisseau de tems en tems ; passez & gardez pour l’usage.

Dix grains de laudanum liquide répondent à-peu-près à un grain d’opium : les vertus réelles de cette teinture sont les mêmes que celles de l’opium, voyez Opium, malgré la prétendue correction opérée ici par les aromates. Voyez Correctif. (b)

LAUDE, s. m. (Jurisp.) dans la basse latinité lauda ou leuda, leda, leida, est un droit qui se paye en certains lieux pour la vente des marchandises dans les foires & marchés : quasi propter laudandam venditionem, c’est-à-dire pour le placage & permission de vendre ; ce droit est aussi appellé laide ou layde, lede ou leude, selon l’idiome de chaque pays. On donne aussi quelquefois ce nom à diverses autres sortes de prestations, comme à des droits de péage, &c. (A)

LAUDERDALE, (Géog.) valiée d’Ecosse, où coule la riviere de Lauder ; cette contrée qui fait partie de la province de Mers, donne le titre de duc à la principale branche de la famille de Maitland. (D. J.)

LAUDES, s. f. (Lithurgie.) du latin laudes, louanges, terme de breviaire, qui signifie la seconde partie de l’office qui suit immédiatement les matines & précéde les heures canoniales.

Les laudes sont composées de cinq pseaumes, dont le quatrieme est un cantique, & le cinquieme toujours un de ces pseaumes intitulés dans l’hébreu, alleluia, ce que quelques-uns rendent par psalmus laudum, sous une ou plusieurs antiennes, selon le tems ; d’un capitule, d’une hymne, d’un verset, du cantique Benedictus suivi de son antienne, & d’une oraison. C’est par les laudes que finit l’office de la nuit. Voyez Matines, Breviaire, Office.

LAUDICÆNI, (Littér.) en grec Σοφόκλεις, c’étoient, parmi les Grecs & les Romains, des gens gagés pour applaudir aux pieces de théatre, ou aux harangues publiques. Ces sortes de gens étoient instruits à donner leurs applaudissemens de concert, avec art, avec harmonie, & même il y avoit des maîtres exprès pour leur en enseigner les regles & la pratique. On plaçoit les laudicènes sur le théatre, opposés les uns aux autres, comme nous faisons nos chœurs ; & à la fin du spectacle, ils formoient leur chorus d’applaudissemens, qui succédoit aux autres acclamations générales. Ils venoient toujours offrir leurs services aux orateurs, aux acteurs & aux poëtes curieux de la fumée d’une vaine gloire qu’on achetoit pour son argent. (D. J.)

LAUDICK, (Géog.) petite ville de la grande Pologne, sur la riviere de Warte, dans le palatinat de Kalish, à 12 lieues N. de Kalish. Long 35. 58. lat. 51. 50. (D. J.)

LAVE, s. f. (Hist. nat.) en italien lava, nom générique que l’on donne aux matieres liquides & vitrifiées que le Vésuve, l’Etna & les autres volcans vomissent dans le tems de leurs éruptions. Ce sont des torrens embrasés qui sortent alors, soit par le