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Il y avoit une autre riviere de ce nom dans la Béotie, qu’on appella depuis Ismenus. (D. J.)

LADRE, voyez Lepre, Lépreux & Éléphantiasis.

Ladre, (Maréchal.) se dit d’un cheval qui a plusieurs petites taches naturellement dégarnies de poil, & de couleur brune autour des yeux ou au bout du nez. Les marques de ladre sont des indices de la bonté d’un cheval. Quoi qu’en dise le vulgaire, celui qui en a est très-sensible à l’éperon.

Ces marques au reste se distinguent sur quelque poil que ce soit, mais plus difficilement sur le blanc que sur tout autre.

Ladre, (Vener.) se dit d’un lievre qui habite aux lieux marécageux.

LADRONE, (Géog.) ville & comté situé dans l’évêché de Trente, sur le lac d’Idro.

LÆHN ou LEHN, (Géog.) ville d’Allemagne de la basse Silésie, dans la principauté de Jauer, sur la riviere de Bober.

LAEP, s. m. (Comm.) poids qui est en usage à Breslau en Silésie, & qui fait 24 liv. du pays, c’est-à dire 20 livres du poids de Hambourg.

LÆPA, (Géog. anc.) ancienne ville d’Espagne dans la Bétique, au pays des Turdetains, selon Ptolomée, qui la surnomme la grande ; cependant nous ignorons le lieu même qui pourroit lui répondre. (D. J.)

LAERTE, (Géog. anc.) Λαέρτη ; ville de la Cilicie montagneuse, dans la Pamphilie, selon Ptolomée, lib. V. c v. C’étoit, selon Strabon, une place forte, située sur une colline, & où on entretenoit une garnison. (D. J.)

LAES, s. m. (Commerce.) espece de monnoie de compte dont on se sert dans quelques endroits des Indes orientales, particulierement à Amadabath. Un laes vaut 100000 roupies ; cent laes font un crou, & chaque crou vaut quatre ârebs. Voyez Dictionn. du Commerce. (G)

LÆSZIN, (Géog.) petite ville de la Prusse polonoise, de la dépendance du palatinat de Culm.

LAFFA, s. m. (Hist. nat. Bot.) arbre de l’île de Madagascar ; on en tire des filamens semblables à du crin de cheval, dont les habitans font des lignes pour la pêche.

LA FRANQUAIN, (Géog.) Michelot, dans son portulan de la Méditerranée, dit la Franquine ; c’est un mouillage de France sur la côte de Roussillon, ou une anse de sable dans laquelle on peut mouiller avec des galeres ; mais le vent d’est-nord-est y donne à plein, & il ne faut pas s’y laisser surprendre. Concluons de là que ces sortes de mouillages ne sont bons que dans une nécessité pressante & dans la saison favorable. (D. J.)

LAGA, s. m. sorte de feve rouge & noire qui croît en diverses contrées des Indes orientales, & qui sert en quelques endroits de poids pour l’or & l’argent. Les Melais l’appellent conduit.

LAGAN, s. m. (Droit marit.) terme ancien & hors d’usage ; il désignoit le droit que plusieurs nations s’arrogeoient autrefois sur les hommes, les vaisseaux & les marchandises qui avoient fait naufrage, & dont la mer jettoit les personnes ou les débris sur la côte.

S’il en faut croire quelques historiens, les peuples habitans du comté de Ponthieu ne se faisoient point de scrupule, dans le x. & xje. siecle, de déclarer prisonniers tous ceux que le malheur faisoit échouer sur leurs côtes, & d’exiger d’eux une grosse rançon. Mais ce droit barbare, qui s’appelloit en France le lagan (laga maris), loi de mer, étoit reçu chez la plûpart des peuples curopéens.

Ce fut à Amiens que l’an 1191, le roi Philippe Auguste, le comte de Flandres, Philippe d’Alsace,

Jean, comte de Ponthieu, Ide, comtesse de Boulogne, Bernard, seigneur de S. Valery, & Guillaume de Caveu, consentirent conjointement d’abolir cet usage, que d’ailleurs la religion & l’humanité ont abrogé dans toute l’Europe. Il n’en reste, à proprement parler, que ce qu’on appelle en françois le jet ; ce sont les marchandises que le maître d’un vaisseau qui se trouve en danger, jette à la mer pour alléger son bâtiment, & que la mer renvoie à terre. Les princes, seigneurs ou peuples qui les recueillent, se les approprient. (D. J.)

LAGANUM, s. n. (Littér.) mot d’Horoce. Le laganum n’étoit point précisément un morceau de pâte cuite dans la graisse, une gaufre, une crêpe, un bignet, comme traduisent nos dictionnaires. Le laganum étoit une espece de petit gâteau, fait avec de la farine, de l’huile & du miel : c’étoit-là un des trois plats du souper d’Horace, à ce qu’il dit ; les deux autres consistoient, l’un en poireaux & l’autre en feves ; mais Horace savoit bien quelquefois faire meilleure chere, & il paroît assez par ses écrits qu’il s’y connoissoit. (D. J.)

Galien a fait mention de cette espece de gâteau grossier, de aliment. facult. lib. I. cap. iv.

LAGARIA, (Géog. anc.) ville ancienne de la grande Grece, dans le territoire des Tituriens. Cette ville ne subsiste plus ; le lieu où elle étoit est desert & sans habitans. (D. J.)

LAGÉNIE, (Géog. anc.) nom ancien d’une des quatre provinces de l’Irlande, qu’on appelle aujourd’hui Leinster. C’est le pays où Ptolomée place les Brigantes, les Cauques, les Blaines & les Ménapiens : ses trois rivieres remarquables nommées dans Speed le Shour, le Neor & le Borrao, s’appellent à présent le Shannon, la Nuer & le Barrow. (D. J.)

LAGÉNOPHORIES, s. f. pl. (Littér.) réjouissances d’usage chez le menu peuple à Alexandrie du tems des Ptolomées. Ces réjouissances tiroient leur nom de lagena, une bouteille, & fero, je porte. parce que ceux qui les célébroient devoient apporter chacun pour leur écot chez leur hôte, un certain nombre de bouteilles de vin pour égayer la fête. (D. J.)

LAGENTIUM ou LAGECIUM, (Géog. ancien.) ancien lieu de la grande Bretagne, selon l’itinéraire d’Antonin, sur la route d’Yorck à Londres, à 21 mille pas de la premiere. Gale observe que c’est présentement Castleford, ou plûtôt Casterford, au confluent des rivieres l’Are & la Caulder. Il ajoute qu’on a trouvé près de Castleford un aussi grand nombre de monnoies romaines, que si on les y avoit semées. (D. J.)

LAGHI, (Géog.) ville de l’Arabie heureuse, vers les côtes de la mer d’Arabie, au royaume d’Adramont, à 90 mille pas d’Aden. (D. J.)

LAGIAS, s. m. (Commerce.) toiles peintes, qu’on appelle, à cause de leur perfection, lagias du Peoy, se fabriquent & se vendent au Pegu. Les torpites, les corpis & les pentadis sont inférieurs aux lagias.

LAGIDES, s. m. (Hist. anc.) nom qu’on donna aux rois grecs qui posséderent l’Egypte après la mort d’Alexandre. Les deux plus puissantes monarchies qui s’éleverent alors, furent celle d’Egypte, fondée par Ptolomée, fils de Lagus, d’où viennent les Lagides, & celle d’Asie ou de Syrie, fondée par Séleucus, d’où viennent les Séleucides.

LAGLYN ou LOUGHLEN, (Géog.) ville d’Irlande dans la province de Leinster, au comté de Catherlagh. Long. 10. 45. lat. 52. 40. (D. J.)

LAGNI, (Géog.) Latiniacum, ville de l’île de France, dans le territoire de Paris, sur laquelle on peut consulter Longuerue, description de la France. Lagni est à 6 lieues au-dessus de Paris, & à 4 de