Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 8.djvu/412

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui commence deux ou trois doigts au-dessous du nombril, & va jusqu’à l’os pubis. Voyez Ventre & Abdomen. Ce mot est grec, formé d’ὑπο, sous, & γαστηρ, ventre. Dictionnaire de Trévoux.

HYPOGASTRIQUE, (Région). Voyez Hypogastre. On donne aussi le nom d’hypogastrique à la branche de l’artere iliaque, qui descend dans le bassin, & à la veine qui l’accompagne. L’artere hypogastrique produit la petite iliaque, la sciatique, la fessiere, la honteuse tant interne qu’externe, la petite hémorrhoïdale, &c. Voyez Iliaque, Sciatique, &c. & les articles suivans.

Hypogastrique (artere), Angéiologie, grosse artere que les iliaques jettent à environ deux pouces de leur origine.

Elle paroît dans le fœtus aussi considérable que le tronc de l’iliaque qui la produit ; mais dans l’adulte, ce n’en est qu’une branche, qui se distribue, tant aux parties contenues dans le bassin, qu’à celles qui occupent les dehors de cette cavité.

La division de cette artere varie si fort, suivant la remarque de M. Lieutaud, qu’on n’en sauroit donner une description qui puisse convenir à un nombre même médiocre de sujets ; ainsi nous n’assurerons point que l’artere hypogastrique se divise en quatre, cinq, six, ou sept branches, parce que nous ne pouvons pas le savoir ; mais nous dirons qu’il résulte ordinairement de sa division huit arteres, qui sont l’ombilicale, la petite iliaque, la honteuse interne, l’obturatrice, la fessiere, la sciatique, la honteuse commune, & l’hémorrhoïdale externe.

On pourroit ajouter à ces vaisseaux la sacrée, qui vient souvent du tronc de l’hypogastrique, & quelquefois de la grande iliaque. (D. J.)

Hypogastrique (veine), Angéiolog. cette veine autrement dite iliaque interne, est formée des veines qui viennent des parties internes & externes du bassin. Les noms qu’on donne aux arteres des mêmes parties, conviennent également aux veines ; mais il faut remarquer que ces veines sont quelquefois multipliées, & qu’on en trouve assez souvent deux ou trois pour une artere. Elles forment des plexus très-remarquables aux environs des parties de la génération ; elles communiquent encore avec les vaisseaux mésentériques, cruraux, &c. On doit observer aussi qu’il n’y a point de veine qui accompagne l’artere ombilicale, qu’on sait être une production de l’artere hypogastrique. A ces cas différens près, la distribution des veines de toutes ces parties se rapporte assez bien à celle des arteres.

Messieurs Ruysch, Littre, & du Verney, ont observé que les extrémités des veines hypogastriques sont percées de trous assez sensibles. Il est clair que le sang qui doit passer des arteres dans les petits filets des extrémités des veines, y passera plus facilement en vertu de cette méchanique. M. Mery la découvrit il y a plus de 80 ans dans les veines de la rate du veau ; & parce que le besoin de faire rentrer le sang dans les veines, est assez le même par tout le corps, & que la difficulté est toûjours assez grande, quoiqu’inégale en différens endroits, il a soupçonné que toutes les racines des veines pourroient bien être ainsi percées, du-moins d’une maniere insensible ; mais les injections les plus délicates n’ont point confirmé cette conjecture. (D. J.)

Hypogastrique, (Medec.) dans les maladies où la vessie & la matrice peuvent être intéressées, les Medecins ne doivent pas négliger l’examen de la région hypogastrique ; parce qu’ils en peuvent tirer bien des signes diagnostics & prognostics pour tout ce qui a rapport à ces parties ; parce qu’en touchant, en pressant avec les doigts l’hypogastre, on s’apperçoit s’il y a tumeur, dureté, ou tension ; si l’on cause un sentiment douloureux au malade, &c. Voyez

Vessie, Urine, Matrice, Menstrues, Lochies.

HYPOGÉE, s. m. terme d’Astrologie, est le nom que les Astrologues donnent aux maisons célestes qui sont au-dessous de l’horison, sur-tout à la partie la plus basse du ciel.

Hypogée, (Antiq.) tombeau sous terre. Les Grecs après avoir perdu l’usage de brûler les corps des morts, les enterrerent sous terre dans des cercueils qu’ils nommerent hypogées, & qui étoient assez semblables aux caveaux qu’on voyoit autrefois communément dans nos églises. Chaque corps parmi les Grecs avoit sa place dans ces sortes de monumens séparés, qui s’élevoient en forme de voûte.

Les hypogées des premiers Romains étoient au rez-de-chaussée, & n’occupoient point autant de profondeur que ceux de Grece, parce qu’on n’y renfermoit que les urnes qui contenoient les cendres des morts ; mais dans la suite, les grandes richesses des particuliers les porterent à imiter en ce point la magnificence des Grecs, & bien-tôt ils la surpasserent à tous égards.

Non contens de bâtir à leur imitation des tombeaux soûterrains composés de plusieurs appartemens, dans chacun desquels il y avoit un grand nombre de niches pour placer des urnes sépulchrales ; ils ornerent encore ces appartemens soûterrains de peintures à fresque, de mosaïques, de figures de relief en marbre, & autres décorations d’une richesse & d’une dépense infiniment plus considérable, que celles des plus belles sépultures élevées sur terre. On a eu lieu de le voir par les hypogées qu’on a découverts de tems-en-tems, en fouillant des ruines auprès de Rome.

Ce mot est formé d’ὑπο, dessous, & de γῆ, terre. Vitruve a appliqué ce terme abusivement à toutes les parties d’un bâtiment qui sont sous terre, comme les caves, les celliers, les gardes mangers, &c. mais ce n’étoit point-là le sens du mot hypogée dans son origine. (D. J.)

Hypogée, hypogæum, terme d’Architecture ; les anciens appelloient hypogées les parties des bâtimens qui étoient sous terre, comme les caves, les celliers, les gardes-manger, & autres lieux semblables. Vitruve, lib. VI. chap. xj. Ce mot est grec ὑπογειον, formé de ὑπο, sous, & γαια, terre.

HYPOGLOSSE, adj. en Anatomie, se dit de quelques parties qui se remarquent sous la langue.

Les nerfs hypoglosses externes ou grands hypoglosses, appellés communément la neuvieme paire de nerfs de la moëlle allongée, ou paire linguale, naissent de côté & d’autre entre les éminences pyramidales & les éminences olivaires, par plusieurs petits filets qui se collent ensemble, percent la dure-mere, & sortent du crâne par le trou condyloïdien antérieur de l’os occipital. Voyez Occipital.

Ces nerfs, dans leur passage entre la jugulaire & la carotide, jettent plusieurs filets aux glandes jugulaires, &c. un de ces filets s’unit à la huitieme paire. Ces nerfs viennent ensuite gagner la mâchoire inférieure, & communiquent avec le rameau lingual du nerf maxillaire inférieur, & de la huitieme paire avec la premiere paire cervicale, avec la premiere & la seconde paire vertébrale, avec la portion dure du nerf auditif, & après cela ils se distribuent dans la langue. Voyez Langue.

HYPOGLOTTIDE, s. f. (Art numism.) couronne de laurier d’Alexandrie, qui étoit très-odorant. On voit la figure d’une hypoglottide sur une médaille de la ville de Myrine en Troade, qui couronne la célebre amazone de ce nom, dont il est parlé dans Athénée, dans Strabon, & sur tout dans Diodore de Sicile. Tristan a tâché de l’expliquer,