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les heures sur un cadran. Ces lignes sont les communes sections des cercles horaires & du plan du cadran, entre lesquelles la principale est la ligne méridienne, qui est la commune section du plan du cadran & du méridien. Voyez Cadran, Gnomonique, &c. (O)

HORCUS LAPIS, (Hist. nat.) c’est, suivant quelques auteurs, une pierre noire, qui s’écrase aisément, & qui est, suivant eux, propre à souder l’argent & les métaux ; on l’appelloit aussi Catemia.

HORDE, s. f. terme de Géographie, qui se dit de ces troupes de peuples errans, comme Arabes & Tartares, qui n’ont point de villes ni d’habitation assûrée ; mais qui courent l’Asie & l’Afrique, & demeurent sur des chariots & sous des tentes, pour changer de demeure quand ils ont consommé toutes les denrées que le pays produit. Ainsi vivoient les anciens Scythes, dont Horace dit dans une de ses odes :

Scythæ, quorum plaustra vagas
Rite trahunt domos.

Horde est un mot tartare, qui signifie multitude.

C’est proprement le nom que les Tartares qui habitent au-delà du Wolga, dans les royaumes d’Astracan & de Bulgarie, donnent à leurs bourgs. Voyez Village.

Une horde est un composé de cinquante ou soixante tentes rangées en rond, & qui laissent une place vuide au milieu. Les habitans de chaque horde forment communément une compagnie de gens de guerre, dont le plus ancien est ordinairement le capitaine, & dépend du général ou prince de toute la nation. Chambers. (G)

HORDICALES ou HORDICIDIES, s. f. plur. (Antiq. rom.) hordicalia dans Varron, & hordicidia dans Festus, fête qu’on célébroit à Rome le 15 Avril, en l’honneur de la terre, à laquelle on immoloit trente vaches pleines, à cause des trente curies de Rome, & chaque curie fournissoit la sienne. On sacrifioit la plus grande partie de ces victimes dans le temple de Jupiter Capitolin ; le pontife y présida d’abord, ensuite cet honneur tomba en partage à la plus âgée des vestales.

Une grande famine arrivée sous le regne de Numa, lui donna lieu d’instituer cette fête. Ce prince étant allé consulter l’oracle de Faune, sur le moyen de faire cesser ce terrible fléau, eut réponse en songe, qu’il falloit sacrifier une génisse prête à mettre bas ; il obéit, & la terre reprit sa fertilité.

Hordicidies, vient de horda, pleine ; & de cædo, j’immole ; horda, s’est dit pour forda ; & ces fêtes s’appellent aussi fordicales ou fordicidies. (D. J.)

HOREB, (Géog.) aujourd’hui Mélani, montagne d’Asie dans l’Arabie pétrée, si près du mont Sinaï, qu’Horeb & Sinaï ne semblent former que deux côteaux d’une même montagne, ce qui fait que l’Ecriture les prend souvent l’un pour l’autre. Sinaï est à l’E, & Horeb à l’O. de sorte qu’au lever du soleil, il est couvert de l’ombre de Sinaï, étant bien moins élevé ; ce mont est fameux dans le vieux Testament ; au pied de l’Horeb est le monastere de Saint-Sauveur, bâti par Justinien, où réside un évêque grec, & des religieux qui suivent la regle de saint Basile ; il y a deux ou trois belles sources & quantité d’arbres fruitiers. (D. J.)

HORÉES, s. f. pl. (Antiq. greq.) sacrifices solemnels, consistant en fruits de la terre que l’on offroit au commencement du printems, de l’été & de l’hiver, afin d’obtenir des dieux une année douce & tempérée. Ces sacrifices, selon Meursius, étoient offerts aux déesses appellées Ὥρα, les heures, qui, au nombre de trois, ouvroient les portes du ciel, gouvernoient les saisons, & avoient en conséquence des temples chez les Athéniens ; voyez

Heures, & voyez aussi Potter, Archæol. Græc. l. II. c. xx. t. I. p. 439. (D. J.)

HORI, (Géog.) ville de Bohème, dans le cercle de Bechin : on y trouve une mine d’argent. Il y a encore une ville de même nom, dans la Laponie russienne.

HORIGUELA, (Géog.) ville d’Espagne, au royaume de Valence, avec un évêché.

HORIN, (Géog.) riviere de Pologne, dans la province de Volhinie, qui a sa source dans la province de Lusuc, & qui se jette dans la riviere de Pzripice.

HORISON, s. m. (Astron. & Géog.) grand cercle de la sphere qui la divise en deux parties ou hémispheres, dont l’un est supérieur & visible, & l’autre inférieur & invisible. Voyez Cercle & Hémisphere.

Ce mot est purement grec, & signifie à la lettre finissant ou bornant la vûe, du verbe ὅριζω, termino, definio, je limite, je borne ; aussi l’appelle-t-on en latin finitor. Voyez Finiteur.

L’horison, vrai ou astronomique, que l’on nomme aussi horison rationnel, ou même absolument horison, est un grand cercle dont le plan passe par le centre de la terre, & qui a pour pole le zénith & le nadir. Il divise la sphere en deux parties égales ou hémispheres.

Tel est le cercle représenté par HR, (Pl. astron. fig. 52.) dont les poles sont le zénith Z, & le nadir N ; d’où il suit que les divers points de l’horison sont éloignés de 90 deg. du zénith & du nadir. Voyez Zénith & Nadir.

Le méridien & les cercles verticaux coupent l’horison rationnel à angle droit & en deux parties égales. Voyez Méridien & Cercle vertical.

L’horison visuel est un petit cercle de la sphere, comme HR, qui sépare la partie visible de la sphere de l’invisible.

Il a pour pole le zénith & le nadir, ce qui fait qu’il est parallele à l’horison rationnel. Il est aussi coupé à angles droits, & en deux parties égales par les cercles verticaux.

L’horison visuel se divise en oriental & en occidental.

L’horison oriental est cette partie de l’horison, où les corps célestes paroissent se lever. Voyez Lever.

L’horison occidental est la partie de l’horison, où les astres paroissent se coucher. Voyez Coucher.

Il est visible que l’horison oriental & occidental changent selon la distance de l’astre au zénith, &, selon sa distance de l’équateur. Car les points de l’horison oriental & de l’occidental sont ceux où l’horison est coupé par le cercle parallele à l’équateur que l’astre décrit ; ainsi on voit que ces points doivent changer, selon que ce cercle est plus ou moins éloigné de l’équateur, & situé plus ou moins obliquement par rapport au zénith.

Horison, en terme de Géographie, est un cercle qui rase la surface de la terre, & qui sépare la partie visible de la terre & des cieux, de celle qui est invisible. Voyez Terre.

La hauteur ou l’élévation de quelque point que ce soit de la sphere, c’est l’arc d’un cercle vertical, compris entre ce point & l’horison sensible. Voyez Hauteur & Élévation.

On l’appelle horison sensible, pour le distinguer de l’horison rationnel, qui passe par le centre de la terre, comme nous l’avons déja observé ; car nous devons rapporter tous les phénomenes célestes à une surface sphérique qui ait pour centre celui de la terre, & non le lieu qu’occupe l’œil. Il est vrai que ces deux horisons étant continués jusqu’aux étoiles fixes se confondent ensemble, & qu’ainsi la terre comparée à la sphere des étoiles fixes n’étant qu’un