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dents de ce rateau, au nombre de cinq, ont environ six pouces de longueur : sa traverse est moins longue d’environ un pouce & demi que la gouttiere n’est large ; elle porte un manche d’environ neuf à dix pouces de longueur dans la direction des dents.

Les noms que nous avons donnés à cet instrument en indiquent l’usage.

Placez dans la gouttiere une certaine quantité de paille de froment que vous y coucherez dans sa longueur, & qui ne débordera antérieurement que d’environ deux lignes ; engagez-en une extrémité du côté qui doit déborder sous la piece de bois qui est mobile au moyen du boulon qui la perce & qui passe dans les mortaises des parois latérales ; appuyez fortement le pié gauche sur la pédale qui répond à chaque côté à ce boulon, à l’effet d’abaisser cette même piece, & de comprimer vivement la paille engagée ; saisissez en même tems le manche du couteau avec votre main droite, tirez-le à vous, & pressez médiocrement en contre-bas ; il en résultera un mouvement composé dans la lame : les jumelles qui la portent seront en effet d’une part sollicitées à s’élever & à la laisser courir suivant sa longueur, tandis que l’impression & l’appui de la main lui donneront la facilité & la puissance de couper la paille offerte à son tranchant ; puissance néanmoins qu’elle ne peut avoir, qu’autant qu’elle rasera exactement dans son chemin la rive extérieure de l’embrasure de fer, qui n’est polie avec soin que pour que cette même lame ne soit point offensée à chaque coup de main de l’ouvrier ; chacun de ces coups étant donnés, ce même ouvrier dont la main gauche sera saisie du manche du rateau, & qui aura eu l’attention d’en tenir les dents légerement en arriere, renversera ce manche en cessant toute compression sur la pédale, & portera dès-lors la paille en-avant, proportionnément à la saillie qu’elle doit avoir en-dehors pour être coupée ; il appuyera ensuite de nouveau sur la pédale, & usera du couteau, comme il l’a fait auparavant. C’est ainsi que l’on prépare à l’animal une nourriture très-saine, pourvû que la paille ne soit point noire, grossiere, & telle qu’elle croît dans certaines provinces & dans certains cantons de ce royaume. On la mêle avec l’avoine ; on en donne le double ainsi mêlée. Il est même quelques pays où elle sert d’unique ou de principal aliment au cheval, & dans lesquels les hachoirs ou hache-paille sont armés de plusieurs couteaux par le moyen desquels on hache une plus grande quantité de paille ensemble. Nous n’avons point sous nos yeux cet instrument ; & la mémoire ne nous fournissant à cet égard rien de précis, nous n’en hasarderons pas ici la description.

HACHURE, s. f. en Grav. & Dessein, se dit des lignes ou traits dont on se sert pour exprimer les ombres, soit dans les gravures, soit dans les desseins, à l’aide du burin ou du crayon : il y a des hachures simples & de doubles ; les simples sont formées par une seule ligne, soit droite, soit courbe ; les doubles sont formées par plusieurs lignes, soit droites, soit courbes, qui se croisent en maniere de losange : pour leur opération, V. Hacher, en Grav. & en Dessein.

Hachures empatées, en Gravure ; on se sert de ce terme pour exprimer le dégât que l’eau-forte a fait en enlevant le vernis & confondant les hachures ensemble. Voyez Gravure à l’eau forte.

Les hachures sont de grand usage dans le Blason, pour faire distinguer les différens émaux des écussons, sans qu’ils soient enluminés. Voyez Email & Couleur. Presque toutes les figures ombrées de ce livre sont gravées en hachures. Voyez les Planches de Blazon, & leur explication.

HACUB, (Hist. nat. Bot.) nom que les Indiens donnent à une plante qui ressemble au chardon, mais qui est plus grande & plus élevée que lui. Au

printems elle pousse de grands rejettons comme ceux de l’asperge, que les Indiens font bouillir pour les manger. Lorsqu’on les laisse croître sans les couper, ils portent des boutons armés de pointes, au bout desquels sont des fleurs rouges. La racine de cette plante est grosse & longue ; elle purge légerement, & excite le vomissement, lorsqu’on l’a fait infuser dans de l’eau chaude.

HACZAG, Sarmisia vallis, (Géog.) petit pays de Transylvanie, sur les confins de la Walaquie, avec titre de comté ; c’est dans ce district que sont les ruines de l’ancienne Ulpia Trajana, desquelles il est vraissemblable que s’est formée à quelque distance la ville dont le pays porte le nom. (D. J.)

HADAMAR, Hademarium, (Géog.) ville d’Allemagne au cercle du Haut-Rhin, dans la Wétéravie, résidence ordinaire d’une branche de la maison de Nassau, avec un château près de la riviere de Lohne, à neuf lieues N. O. de Mayence, six E. de Coblents. Long. 25. 41. latit. 50. 21. (D. J.)

HADELLAND, Hadella, (Géog.) petit pays d’Allemagne, au nord du pays de Brême, assez près de l’Elbe. Je crois que l’Empereur en jouit aujourd’hui. (D. J.)

HADDINGLAWN, (Géog.) ville d’Ecosse, dans la province de Lothian, sur la Tyne, à six milles d’Edimbourg.

HADDINGTON, ou plûtôt HADDINGTOWN, en latin Hadina, (Géog.) ville au bourg de l’Ecosse méridionale, capitale d’un bailliage ou sherifsdom de même nom dans la Lothiane, à cinq lieues E. d’Edimbourg. Long. 15. 6. lat. 56. 10.

C’est la patrie de Jean Major, fameux théologien scholastique, mort en Ecosse en 1548, âgé de 42 ans. Il avoit étudié & enseigné à Paris ; mais tous ses ouvrages sont tombés dans l’oubli, jusqu’à son histoire latine de la Grande-Bretagne. (D. J.)

HADELAND, (Géog.) petite ville de Norwege, dans la province d’Aggerhus, à trois lieues de Christiania.

HADELER-TAND, (Géogr.) petit pays d’Allemagne situé à l’embouchure de l’Elbe, & appartenant au roi d’Angleterre, comme électeur de Brunswick-Lunebourg.

HADEMAR, (Géog.) petite ville d’Allemagne, dans le Westerwald, qui a donné son nom à une branche de la maison de Nassau, éteinte en 1711.

HADÉQUIS, (Géog.) petite ville d’Afrique située dans une plaine, au royaume de Maroc, dans la province d’Héa, à trois lieues de Técule. Les Portugais la prirent d’assaut en 1514, & en emmenerent pour esclaves les plus belles femmes. Long. 8. 30. lat. 30. 44. (D. J.)

HADERSLEBEN, Haderslebia, (Géog.) ville du Dannemark au duché de Sleswig, capitale d’une préfecture considérable de même nom, avec une bonne citadelle ; elle est proche la mer Baltique, à cinq milles d’Allemagne S. E. de Ripen, 11. N. de Sleswig. Les géographes du pays lui donnent 55d 15′ 30″. de latit. sur 42d 53′ 30″. de long. M. de Lisle la fait plus septentrionale d’un degré au-moins ; mais la longitude est excessive de plus de 12 degrés, à la prendre de l’île de Fer ; & quand même on la prendroit aux îles Açores, le méridien du quarantieme degré passeroit à l’orient de toute la presqu’île de Sleswig & de Jutland, sans y toucher. (D. J.)

* HADÈS, (Mythol.) c’est de ce nom que les Grecs appellent Pluton.

HADHRAMOUT, (Géog.) ville & contrée d’Asie dans l’Arabie heureuse : M. d’Herbelot, qui parle fort au long de cette contrée dans sa bibliotheque orientale, dit que les anciens l’ont connue sous le nom d’Hadramithena. Il y a dans ce pays une montagne nommée Schibum, d’où l’on tire les plus belles