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Table des Golphes.
En Europe. Le golphe de Bosnie. Situés au nord, en Suede.
Le golphe de Finlande. à l’est,
Le golphe Adriatique. au nord-oüest, entre l’Italie.
la Turquie en Europe.
Le golphe de Lyon. vers le nord, au midi de la France.
Le golphe de Tarente. vers le nord-est, au midi de l’Italie.
Le golphe de Lépante. à l’est-nord-est, entre la Grece &
la Morée.
En Asie. Le golphe de Perse. au nord-oüest, entre la Perse &
l’Arabie.
Le golphe de Bengale. au nord, entre la presqu’île de l’Inde
en-deça du Gange, & la
presqu’île de l’Inde
au-delà du Gange.
En Afrique… Le golphe Arabique. au nord-oüest, entre l’Asie &
l’Afrique.
En Amérique. Le golphe du Mexique. au nord-oüest, entre la Floride &
Terre-ferme.
La baie de Button au sud-oüest, entre la terre de Canada &
la terre Arctique.
La baie de Baffin. au nord-oüest, dans la terre Arctique.
(D. J.)

Golphe d’Arguin, (Géog.) golphe de l’Océan sur la côte d’Afrique. Il prend son nom d’une île qui y est située. Le dedans de ce golphe est tout semé de bancs, de battures, & d’îles desertes peuplées d’une infinité de poissons de toutes especes, qui n’ont rien à craindre de la part des hommes. Il n’est pas même permis aux bâtimens les plus médiocres de chercher à pénétrer dans l’intérieur de ce golphe pour y chercher leur salut, ils se briseroient mille fois sur la route. (D. J.)

Golphe de Bengale, (Géog.) grand golphe d’Asie dans la mer des Indes, dont il fait une partie considérable entre la presqu’île de-là le Gange, & la presqu’ile de de-çà. Il est borné au couchant par les côtes de Coromandel, de Gergelin, & d’Orixa ; au Nord par le royaume de Bengale ; au Levant par les royaumes d’Aracan, d’Ava, de Pégu, & de Siam. Sa profondeur est depuis environ les 7d. jusqu’au 21d 45′. de lat. septentrionale. Sa largeur est d’environ 16d. en longit. & va toûjours en retrécissant vers le Nord, jusqu’aux bouches du Gange. Les principales îles de ce golphe sont, Ceylan, les îles du Gange, quantité de petites îles le long des côtes d’Avas, du Pégu, & de Siam, entr’autres les îles des Andamans, de Ténasserim, de Junsalam, & de Nicobar. (D. J.)

Golphe de Lion, (Géog.) sinus Leonis ; ce golphe s’étend sur la côte de France, le long d’une partie de la Provence, depuis les îles d’Hieres, du Languedoc, & du Roussillon, jusqu’au cap de Creu.

Il faut écrire comme nous avons fait golphe de Lion, & non pas de Lyon, d’autant mieux qu’on convient communément aujourd’hui, que ce n’est point la ville de Lyon qui donne le nom à ce golphe, connu des anciens sous le nom de gallicus sinus, mais qu’il le tire de la petite île du Lion, qui est sur la côte de Provence, ou peut-être, de ce que les Espagnols l’ont appellé golpho Leone, faisant allusion aux tempêtes qui y sont fréquentes. (D. J.)

Golphe Persique, (Géog.) grand golphe d’Asie, entre la Perse & l’Arabie heureuse. Ce golphe commence proche du royaume de Sindi, où le fleuve Indus se décharge dans la mer, & finit à l’embou-

chure de l’Euphrate & du Tigre, ayant à droite la

Perse, qui lui donne le nom qu’il porte, & à gauche l’Arabie. On trouve dans ce golphe une grande quantité de corail noir, & l’on y pêche de très-belles perles. (D. J.)

GOMARA ou GOMARIS ou GAMARA, (Hist. nat.) nom donné par quelques auteurs anciens au talc, ou suivant d’autres à la selenite.

GOMARISTES, s. m. (Théologie.) Les Gomaristes sont, parmi les Calvinistes, opposés aux Arminiens. Voyez Arminiens. Ils ont pris leur nom de Gomar, professeur dans l’université de Leyde, & ensuite dans celle de Groningue : on les appelle aussi contre-Remontrans, de leur opposition aux Arminiens, qu’on a appellé Remontrans.

On peut connoître la doctrine des Gomaristes par le seul exposé des sentimens des Remontrans, qu’on trouve à l’article Arminiens, la théologie des uns étant diamétralement opposée à celle des autres ; & on peut voir encoie les cinq propositions des Gomaristes contraires à celles des Arminiens. Epist. théol. & ecclésiastiq.

On peut prendre encore une idée fort nette de la doctrine des Gomatistes, au douzieme livre de l’histoire des variations, où M. Bossuet la développe avec beaucoup d’étendue ; nous y renvoyons nos lecteurs. En général, on peut dire que les Gomaristes sont aux Arminiens ce que les Thomistes & les autres défenseurs de la grace efficace & de la prédestination rigide, sont aux Molinistes & aux autres défenseurs des droits du libre arbitre & de la volonté de sauver tous les hommes : il n’y a sur ces matieres que deux opinions opposées & contradictoires. Voyez Grace.

Nous nous bornerons ici à dire un mot de l’histoire du Gomarisme & des troubles que les disputes des Remontrans & des contre-Remontrans ont causés en Hollande, parce que les faits de cette nature appartiennent à l’histoire de l’esprit humain.

Luther reprochant à l’Eglise romaine qu’elle étoit tombée dans le Pélagianisme, fit ce qu’on a toûjours fait en pareilles matieres, & se jetta dans l’extrémité opposée ; il établit sur les matieres de la grace &