Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 7.djvu/557

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rez le bras gauche, les piés & le corps, comme il est enseigné dans la garde ordinaire ; 2°. vous leverez le bras droit, & mettrez le poignet à la hauteur du nœud de l’épaule ; 3°. vous pourrez faire descendre la pointe de votre épée jusqu’au niveau de la ceinture, & jamais plus ; mais il est mieux de la tenir entre l’épaule & la ceinture.

Garde ordinaire ou Garde-basse, (Escrime.) est celle où le poignet est plus bas que la pointe.

Façon de se mettre en cette garde : 1°. tournez la tête & le pié droit en face de l’ennemi ; 2°. portez le talon gauche à deux longueurs de piés de distance du talon droit ; 3°. mettez le pié gauche perpendiculaire au droit ; 4°. alignez les piés, desorte que le droit puisse passer derriere le talon gauche, sans laisser d’intervalle ; 5°. alignez les épaules sur le pié droit, ou ce qui est le même, mettez-les perpendiculaires au pié gauche ; 6°. pliez le jarret gauche en avançant le genou, jusqu’à qu’il soit sur l’à-plomb du bout de son pié (ceux qui ont le pié petit, peuvent un peu passer cet à-plomb) ; 7°. portez tout le corps sur le jarret gauche, & enfoncez le dans les hanches ; 8°. étendez le genou droit sans le roidir, au contraire il faut en avoir l’articulation flexible ; 9°. posez le tronc du corps bien à-plomb, & ne tendez ni le ventre ni le derriere ; 10°. levez le bras gauche, & arrondissez-le, ensorte que la naissance de la main soit au niveau & vis-à vis le nœud de l’épaule, & la distance de la naissance de la main à ce nœud doit être de la longueur de l’humerus ; 11°. levez le coude à la hauteur de l’œil, pour diminuer le poids du bras ; 12°. avancez la main droite jusqu’à ce que le pouce soit sur l’à-plomb du bout de son pié ; 13°. tournez la main droite de façon que le plat de la lame faste un angle de 45 degrés avec l’horison ; 14°. mettez le pommeau à hauteur de la ceinture ; 15°. tenez la pointe de votre épée à hauteur du nœud de l’épaule, & jamais plus. Nota. Que les jointures de votre bras soient souples sans être trop pliées.

Garde-corps ; en Architecture, c’est une balustrade ou un parquet à hauteur d’appui, ordinairement le long d’un quai, d’un fosse, ou aux côtés d’un pont de pierre. C’est aussi un assemblage de charpente aux bords d’un pont de bois, pour empêcher de tomber dans l’eau. Le mot latin par lequel on exprime le garde-corps, est peribolus. Les ouvriers l’appellent garde fou.

Garde-manger, en latin cella promptuaria, (Architect.) c’est un petit lieu près d’une cuisine, pour serrer les viandes de la desserte de la table, le gibier, la volaille, &c. Il faut que ce lieu soit sec & muni de quelques tables, corps d’armoires, & autres ustenciles à son usage. Voyez le garde-manger, n°. 14. Planc. XI. Arhitect. qui est échauffé l’hyver par la cheminée de la cuisine, & l’été rafraichi par la croisée qui donne sous le peristile ; les provisions que ces sortes de pieces contiennent étant sous la garde du chef de cuisine, il leur faut ménager une issue du côté de la cuisine.

Garde-meuble, (Architecture.) c’est dans une maison une grande piece ou galerie, le plus souvent dans le comble, où l’on serre les meubles d’été pendant l’hyver, & ceux d’hyver pendant l’été. (P)

Garde, (Commerce.) se dit de certaines membrures ou pieces qui font partie de la balance romaine, autrement dite peson ou crochet. Dans la composition de cette balance, il y a trois sortes de gardes, la garde du crochet, la garde sorte, & la garde foible. Voyez Balance. Dictionn. de Commerce.

Garde-corde, terme d’Horlogerie. Voyez Guide-Chaîne.

Garde : les Relieurs appellent garde une bande de parchemin de la longueur du livre qu’ils mettent à moitié en-dedans du carton ; l’autre moitié est en-

taillée par bande pour passer sur le dos dans les entre-nerfs

où on les colle ; on colle la bande du dedans, lorsque le livre est prêt à dorer : il y en a des deux côtés du livre. Quelquefois on se contente de deux ou trois bandes de parchemin qui passent du carton sur le dos, pour le renforcir & mieux assûrer le carton. Voyez Endosser.

Gardes, (Rubanier.) ce sont deux bandes de fort papier pliées en trois, de la hauteur du peigne, & qui servent à le tenir fixe dans le battant ; d’ailleurs ces gardes servent encore à garnir les vuides qui resteroient aux deux côtés du peigne, & au-travers desquels la navette passeroit sans cette précaution. Les gardes ont encore une autre utilité, qui est de recevoir la navette quand elle ne travaille pas ; il y a des ouvriers curieux & propres qui font ces gardes de toile cirée, dont on met le ciré en-dehors : ces gardes, outre la propreté & la durée, ont encore l’avantage de tenir les doigts de l’ouvrier dans une fraîcheur qui lui est nécessaire sur-tout en été.

Gardes, (Verrerie.) on nomme gardes dans l’art de la Verrerie les morceaux de verre que l’on place perpendiculairement dans la poële, lorsqu’on procede à la calcination du verre. Ces gardes servent à faire connoître quand l’opération est achevée ; car lorsqu’ils commencent à plier & à fondre par la chaleur, il ne faut plus pousser le feu. Voyez Verre.

Gardes, terme de Tisserand ; les gardes sont deux morceaux de bois placés aux deux bouts des rots ou peignes, qui assujettissent les broches ou dents & les empêchent de s’écarter. Voyez Peigne.

Garde-malade, ou simplement Garde, s. fém. (Medecine.) c’est le nom que l’on donne à des femmes, dont la profession est de garder & soigner les malades dans les maisons particulieres où elles sont appellées ; il s’en faut beaucoup que cet état obscur soit indifférent pour la société. En effet ces femmes, par leur habitude & leur expérience dans les cas de maladies, sont plus intelligentes, plus adroites, & infiniment plus propres que toutes autres personnes, à prévenir & soulager les besoins des malades qui leur sont confiés ; elles remplissent auprès d’eux les mêmes fonctions que les infirmiers ou infirmieres dans les hôpitaux. Voyez Infirmier.

GARDEROBE, s. f. ou PETIT-CYPRÈS, santolina ; genre de plante à fleur en fleurons ramassés en boule, qui est composée de plusieurs fleurons découpés & portés sur les embryons, séparés les uns des autres par de petites feuilles pliées en gouttieres, & soûtenus par un calice écailleux de figure hémisphérique ; les embryons deviennent des semences qui n’ont point d’aigrettes. Les fleurs de cette plante sont plus grandes que celles de l’absynthe & de l’auronne. Tournef. instit. rei herb. Voyez Plante. (I)

Cette plante s’appelle aussi santoline, de son nom latin. Ainsi voyez Santoline, (Matiere med).

Garde-robe, (Architecture.) s’entend du lieu où l’on tient les aisances, les cabinets de toilette, ceux où l’on serre les habits, le linge, & où couchent les domestiques que l’on veut tenir près de soi. Voyez les pieces marquées C dans le plan de la Pl. XI. Architect. Ce sont ces gardes-robes que M. Perrault entend dans Vitruve par cella familiarica. On appelle garde-robe, chez le roi & les princes, un appartement où l’on tient les habits, mais où logent même les officiers qui y servent ; en latin vestiarium. Le mot de garde-robe se prend chez les Italiens pour garde-meuble.

Garde-robe de bain ; c’est près d’un bain le lieu où l’on se deshabille, & que Vitruve appelle apoditerium. Voyez la piece marquée I dans le plan de la Planche XI. Architecture.

Garde-robe de théatre ; c’est derriere ou à côté de la scene d’un théatre un lieu qui comprend plusieurs