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Les mêmes additions doivent encore être faites à l’alliage du nitre avec les métaux de difficile fusion.

Pour réduire une mine fusible de plomb, on employe deux parties de flux noir, un quart de limaille de fer, & autant de fiel de verre, sur une partie de la mine calcinée, mais pesée avant la calcination. Voy. Essai.

Si la mine est rendue réfractaire par la présence des pyrites, sur deux parties de mine calcinée, pesée avant la calcination, on met six parties de flux noir & deux de fiel de verre.

Quand elle est réfractaire en conséquence des terres & des pierres, & incapable d’être traitée par le lavage ; sur deux parties de mine, pesée avant la calcination, puis calcinée, on met deux parties de fiel de verre, un peu de limaille de fer, & huit parties de flux noir.

La mine de cuivre fusible, & exempte d’arsenic & de soufre, demande trois parties de flux noir sur une de mine torréfiée, pesée avant la torréfaction. Nous avertissons ici, pour éviter les repétitions, que toutes les mines dont nous indiquons les quantités, sont toûjours roties & pesées avant leur grillage. Voyez Essai.

Si l’on a à réduire la mine de cuivre de l’article précédent, mêlée de terres & de pierres, inséparables par l’élutriation, qui la rendent réfractaire, à une partie de cette mine, on ajoûte quatre parties de flux noir, & une de fiel de verre.

On traite par la même méthode & avec les mêmes proportions de flux réductifs, la mine de cuivre martiale.

Quand elle est jointe à des matieres sulphureuses, arsenicales & demi-métalliques, les proportions des fondans & des réductifs sont encore les mêmes, & pour lors elle donne deux régules, l’un grossier, & l’autre moins impur.

Une mine de cuivre pyriteuse & crue peut être traitée par la stratification avec les charbons, avec une addition de scorie pour fondant. Voyez Fonte en grand. Il en résulte un régule grossier.

La même mine se peut encore traiter dans les vaisseaux fermés, & pour lors on ajoûte deux ou trois parties de verre commun ou de scories fusibles, un tiers ou un quart de borax à une de la mine ; on a un régule grossier.

Les régules grossiers des deux derniers articles, sont convertis en cuivre noir, si on les grille à différentes reprises, & qu’on leur ajoûte du flux noir : on peut encore faire cette réduction à-travers les charbons. Voyez Fonte en grand.

On examine la quantité de cuivre que peuvent contenir les scories de tous les articles précédens sur le cuivre, en leur ajoûtant du verre commun très fusible, ou le flux noir, si elles ne sont que peu ou point sulphureuses, pour les traiter dans les vaisseaux fermés : l’on peut encore suivre la méthode qui concerne la mine pyriteuse & crue, si on en a une grande quantité.

La mine d’étain se traite comme la mine fusible de plomb, excepté qu’on y ajoûte encore autant de poix que de limaille de fer. Voyez Essai.

La mine de fer se réduit, ainsi que nous l’avons dit à la fin de l’article Essai.

Mais si le régule en est fragile, & ne peut supporter un bon coup de marteau, soit quand il est froid ou quand il est chaud, s’il n’a point l’éclat métallique ; aux trois parties de flux blanc, & à une partie de verre pilé & de poudre de charbon, on ajoûte une moitié de chaux du poids total de ces ingrédiens. Voyez Fer.

La même mine, accompagnée de pierres réfractaires, demande égales parties de borax, outre le flux de l’avant dernier article.

Le fer crud ou cassant devient ductile, si étant mis sur un catin de brasque pesante, on le couvre de scorie fusible ou de sable, & qu’après l’y avoir fondu sous les charbons, on le pétrisse & l’étire sous le marteau. Voyez Fer & Acier.

On réduit ce métal en acier par la cémentation avec les corps inflammables : on se sert à ce sujet de différentes compositions qui reviennent toutes au même, quand elles fournissent un phlogistique exempt d’acide sulphureux. Sur une partie de poussier on met une demi-partie de cendres de bois, ou à deux parties de poudre de charbon, & une demi-partie de cendre de bois, on ajoûte une partie d’os, de cornes, de cuir, de poils brûlés à noirceur dans un vaisseau fermé, placé sur un feu modéré. Voy. Acier & Trempe en paquet.

On convertit encore en acier le fer aigre ou sa mine, en les fondant couvert de scories ou de sable sous les charbons dans un catin de brasque, & les martelant ensuite. Voyez Acier & Mine d’Acier.

La mine d’antimoine calcinée seule ou avec le nitre, ou bien détonnée avec ce sel, se réduit en régule avec un quart de flux noir : dans la calcination avec le nitre, on a soin de jetter du suif de tems en tems. Voyez Régule d’Antimoine.

Les fleurs de zinc blanches, ou bleues & grises, calcinées à blancheur à un feu ouvert médiocre, sont irréductibles par les flux réductifs ordinaires ou les fondans salins ; mais elles se vitrifient avec eux. Voyez les articles Nihil album, Pompholix, Laine philosophique, Vitriol de Zinc, &c.

Mais les fleurs bleues & grises, fondues même avec des sels privés de phlogistique, donnent quelques grains de zinc, comme avec le fiel de verre, la pierre à cautere. Voyez l’article suivant ; & dans le corps de cet Ouvrage, les articles qui y sont indiqués.

Le zinc & la plûpart des corps qui en tirent leur origine, sont les fondans du cuivre ; on cémente avec la poudre de charbon, la calamine, le zinc, la cadmie des fourneaux où l’on a traité le zinc, & la tuthie pour en faire du cuivre jaune. Voyez Laiton, Cémentation.

On réduit en régule deux parties de chaux d’arsenic avec une partie de flux noir, une demi-partie de fiel de verre, & autant de limaille de fer non rouillé ; ou bien seulement en l’empâtant d’une partie de savon, & y ajoûtant une demi-partie d’alkali fixe : le régule se sublime au couvercle du creuset, sous la forme de pointes prismatiques qui ressemblent à la seve du hêtre.

On réduit le cobolt avec le flux noir. Voyez le mémoire de M. Brandt.

On n’entendra bien tout ce qui précede & ce que nous allons dire, qu’on ne joigne à cet article la connoissance de la calcination, du phlogistique, & de la réduction. Voyez ces articles.

Il résulte de ce que nous avons dit sur les corps réductifs, qu’un métal qui a perdu par la calcination son phlogistique, le retrouve dans tout corps inflammable qui ne contiendra point d’acide vitriolique, & où la matiere du feu sera si étroitement unie à un corps fixe, qu’il n’y aura qu’un feu ouvert capable de la dégager, à moins que ce corps ne se trouve joint à un autre avec qui ce phlogistique a rapport. Le charbon, traité à la violence du feu dans les vaisseaux fermés, ne donne point son phlogistique ; le tartre, la corne de cerf, &c. traités par la même méthode, conservent aussi le leur. Il n’y a donc que la présence d’un autre corps, avec qui cette matiere de feu a analogie, qui puisse la leur enlever. Voyez Calcination.

Quand nous avons dit que la réduction se faisoit